Le 14 avril 2021, le Parlement européen a voté une nouvelle loi pour contrôler les importations de cacao, café, huile de palme et caoutchouc en vue de protéger les forêts. La Côte d’Ivoire, qui est le premier producteur mondial de cacao, affirme avoir mis en place un système de géolocalisation pour identifier les producteurs et les terres utilisées, avant même la mise en application de la nouvelle loi européenne. Le gouvernement ivoirien a recensé plus d’un million de producteurs de cacao du pays, leur attribuant des cartes nominatives et la géolocalisation de leurs parcelles. Toutefois, certains chercheurs et experts en cacao doutent de l’efficacité de cette mesure européenne.
La nouvelle loi européenne vise à garantir que certains produits vendus dans l’Union européenne ne proviennent pas de terres déboisées. Elle suscite néanmoins des interrogations quant à sa mise en application. Comment vérifier la provenance des fèves de cacao sur place ? Avec quels moyens contrôler les terres et les producteurs ? Ces questions se posent notamment pour les forêts classées en Côte d’Ivoire, où 15 % du cacao est encore produit. Le chercheur au Cirad et spécialiste du cacao depuis 40 ans, François Ruf, se montre sceptique quant à la capacité de l’UE et des institutions à protéger ce patrimoine forestier classé.
La Côte d’Ivoire en avance sur la législation européenne
Le ministre de l’Agriculture ivoirien, Kobenan Kouassi Adjoumani, assure que les producteurs non recensés ne pourront plus commercialiser leurs produits. Le gouvernement ivoirien estime ainsi avoir devancé les demandes de Bruxelles. Cependant, selon Bakary Traoré de l’association Initiatives pour le Développement communautaire et la conservation de la Forêt (IDEF), la démarche européenne est bonne mais difficilement applicable sur le terrain. Il reste donc des doutes quant à l’efficacité de cette nouvelle législation européenne, même si la Côte d’Ivoire a déjà mis en place un système de géolocalisation des producteurs de cacao.
En conclusion, la Côte d’Ivoire se positionne comme précurseur dans la lutte pour la protection des forêts et de la production de cacao. Cependant, les doutes quant à l’efficacité de la nouvelle loi européenne sur les importations de cacao subsistent, notamment concernant sa mise en application et les moyens de contrôle sur le terrain. La protection des forêts classées reste un enjeu crucial pour la préservation de ce patrimoine forestier classé.