Après le succès de son film Le Mythe de la Femme Noire, la réalisatrice Ayana O’Shun revient avec La Fête des Pères, un documentaire qui explore l’absence des pères noirs dans de nombreuses familles en Amérique du Nord. En mêlant des témoignages personnels et des analyses d’experts, elle cherche à comprendre les raisons profondes de ce phénomène et ses conséquences sur les enfants et les familles.
Le film met en lumière des histoires de femmes qui ont grandi sans leur père. Ayana O’Shun partage sa propre expérience : son père a disparu de sa vie lorsqu’elle était enfant. Cette absence a laissé des marques durables, influençant leurs relations et leur perception d’elles-mêmes. Certaines femmes expliquent qu’elles ont inconsciemment répété ce schéma en choisissant des partenaires qui, à leur tour, étaient peu présents.
Le documentaire met en avant l’influence de l’histoire sur l’absence des pères noirs. Pendant l’esclavage, les enfants d’esclaves étaient considérés comme la propriété des maîtres de leur mère, empêchant les pères d’avoir un rôle parental. De plus, les modèles familiaux africains, où les oncles maternels avaient un rôle important, ont été bouleversés par la colonisation et les politiques discriminatoires qui ont suivi.
Bien que le sujet soit délicat, Ayana O’Shun ne cherche pas à renforcer les stéréotypes négatifs sur les hommes noirs. Au contraire, elle veut encourager le dialogue et mettre en avant les pères noirs qui s’impliquent activement dans la vie de leurs enfants malgré les difficultés. Le film insiste sur l’importance de soutenir ces hommes et de leur donner des ressources pour jouer pleinement leur rôle de parents.
La Fête des Pères ne se contente pas d’exposer un problème ; il met aussi en avant les solutions et les parcours de résilience. De nombreuses femmes témoignent de leur cheminement personnel et des stratégies qu’elles ont adoptées pour guérir. La réalisatrice elle-même explique que ce documentaire l’a aidée à mieux comprendre son propre passé et à avancer dans son processus de guérison.
Le film sera projeté à Montréal en présence de la réalisatrice et des participants. Une discussion suivra la projection afin d’approfondir le sujet et d’encourager les spectateurs à échanger sur leurs expériences et leurs réflexions. Avec La Fête des Pères, Ayana O’Shun espère sensibiliser le public et encourager un véritable dialogue sur la place des pères noirs dans la famille et la société.