Aujourd’hui, c’est un jour crucial pour les forces françaises au Sahel, marqué par le début du désengagement militaire du Niger, annoncé par Emmanuel Macron le 24 septembre dernier. Cette décision met en mouvement le retrait de 1 500 militaires français, une opération qui doit être complétée d’ici la fin de l’année 2023.
Les premiers à quitter leur poste sont les 400 soldats déployés à Ouallam, le long de la frontière malo-nigérienne. Ils étaient impliqués dans l’opération Almahaou, en collaboration avec les forces armées nigériennes, pour sécuriser le Liptako nigérien. Regroupés en deux sous-groupes tactiques interarmes, à Ouallam et Tabaré Baré, ces militaires français vont rejoindre Niamey par la route.
Le trajet jusqu’à la capitale nigérienne fait environ une centaine de kilomètres, mais la durée peut varier en fonction de l’état des pistes, nécessitant jusqu’à deux jours de déplacement. Une fois à la base aérienne de Niamey, ces 400 soldats rentreront immédiatement en France par avion.
Il est important de noter que l’état-major des armées ne commente pas les déclarations de la junte, qui ces derniers jours a émis des doutes quant à la coordination technique de ce retrait.
Le retrait de la base aérienne projetée de Niamey, où mille hommes sont stationnés avec des centaines de containers, nécessitera une planification considérable. La majeure partie des personnels sera évacuée par voie aérienne, mais une grande partie du matériel devra être rapatriée par la route.
La France doit trouver en dehors du Niger un hub logistique pour centraliser le matériel évacué avant de le renvoyer en France. Bien que le port de Cotonou soit une option, la junte nigérienne ne semble pas encore prête à ouvrir sa frontière avec le Bénin aux convois militaires français. L’équation logistique du départ français pourrait ainsi se révéler très compliquée.
Enfin, il est à rappeler que cette décision de retrait s’inscrit dans le contexte de la réarticulation de la force Barkhane hors du Mali, annoncée en février 2022. Cette manœuvre complexe a duré près de dix mois, se déroulant en trois phases, impliquant le déplacement de bases et d’importantes quantités de matériel. Au total, cela a nécessité plus de 60 convois terrestres, 150 convois aériens, 5 convois maritimes et l’évacuation de 7 200 conteneurs.