Dans le cadre de la commission chargée de faire la lumière sur le rôle de la France dans la lutte contre les nationalistes camerounais entre 1945 et 1971, le président français Emmanuel Macron a tenu sa promesse en autorisant l’ouverture des archives classées « secret-défense » aux chercheurs. Paris propose ainsi d’ouvrir 230 cartons d’archives aux membres de cette commission, codirigée par l’historienne Karine Ramondy et le Camerounais Blick Bassy.
Les archives secrètes du service historique de la Défense sont majoritairement concernées, ce qui représente l’une des plus grandes bibliothèques patrimoniales spécialisées en histoire militaire de France. Réparties sur plusieurs sites dans le pays, elles se trouvent à Vincennes, Brest, Cherbourg, Lorient, Rochefort, Toulon et Châtellerault. Cette ouverture des archives devrait aider la commission à écrire un récit partagé entre la France et le Cameroun.
La mission de cette commission est de profiter de ces archives pour éclairer une période sombre de l’histoire commune entre le Cameroun et la France. En travaillant sous la direction de Karine Ramondy, sept chercheurs camerounais et sept chercheurs français ont pour objectif de rendre leur copie finale en novembre 2024. C’est une tâche importante pour la commission, car elle est composée d’experts de divers horizons, allant des historiens aux politologues.
La contribution artistique de Blick Bassy
Parallèlement au travail de ces chercheurs, l’artiste Blick Bassy va mener le volet artistique de ce projet en compagnie d’une équipe et d’un conseil de sages. En tant que musicien, chanteur, compositeur et producteur camerounais, il est connu pour son engagement en faveur de la justice sociale et de la liberté d’expression. Cela signifie que son travail sur ce projet est particulièrement important et devrait donner une dimension supplémentaire à la commission.
Évolution des archives détenues par le Cameroun
En ce qui concerne les archives secrètes détenues par le Cameroun, l’historienne française a avoué qu’elle ignorait pour le moment ce que l’État camerounais avait décidé de faire. Toutefois, elle a assuré que les deux présidents, Emmanuel Macron et Paul Biya, étaient impliqués dans ce projet. La commission attend donc avec impatience de savoir si le Cameroun ouvrira ses archives pour permettre une analyse plus complète de la période en question.
Pascale Tchakounte