La République démocratique du Congo (RDC) accuse le géant américain Apple d’utiliser dans ses produits des minerais extraits illégalement, un acte qui impliquerait des violations des droits humains, notamment le travail forcé d’enfants et d’autres civils. Cette déclaration survient à l’approche d’une visite diplomatique importante du président congolais, Félix Tshisekedi, en France.
Selon les avocats du gouvernement congolais, ces minerais seraient exploités par des milices armées, avec le soutien présumé du Rwanda. Les avocats, dont William Bourdon, ont envoyé des mises en demeure à Apple, tant en Californie qu’à ses filiales en France, les interpellant sur leur système de traçabilité qui semble ne pas correspondre à la réalité des faits rapportés.
Le sous-sol de la RDC est extrêmement riche en minerais précieux comme le cobalt et le cuivre, ce qui en fait une cible de choix pour l’exploitation minière, souvent au détriment des normes légales et éthiques. Le contexte régional est également tendu, notamment en raison des relations complexes entre la RDC et ses voisins, y compris le Rwanda.
Cette confrontation juridique pourrait marquer le début d’une série d’actions légales de grande ampleur visant à réguler plus strictement l’exploitation minière en Afrique. L’issue de cette affaire pourrait influencer les politiques des entreprises multinationales concernant leur chaîne d’approvisionnement en minerais, et potentiellement renforcer les normes internationales de traçabilité et de respect des droits humains.
En réponse, Apple a nié les accusations via son rapport annuel 2023, affirmant n’avoir aucune preuve que sa chaîne d’approvisionnement ait bénéficié ou financé des groupes armés dans la région. Cela soulève des questions sur l’efficacité des mécanismes de contrôle existants dans l’industrie technologique.
L’affaire coïncide avec une période diplomatique sensible, juste avant la visite officielle du président Tshisekedi en France, ce qui pourrait amener les discussions sur ce sujet à un niveau international, particulièrement avec la France cherchant à améliorer ses relations avec le Rwanda et la région en général.