Depuis le 4 avril, la République démocratique du Congo (RDC) est dotée d’une nouvelle loi sur la presse qui remplace l’ancienne loi datant de 1996. Cette dernière était considérée comme obsolète et répressive par les médias et les organisations non gouvernementales (ONG) de la liberté de la presse. La nouvelle loi est largement saluée par les professionnels du journalisme, qui y voient un cadre légal plus adapté aux évolutions démocratiques et aux nouvelles technologies.
Un nouveau texte légal issu des recommandations des états généraux de la presse
La nouvelle loi sur la presse en RDC est le fruit des recommandations émises lors des états généraux de la presse, qui se sont tenus il y a un an. Elle est entrée en vigueur à huit mois des élections présidentielles et législatives, ce qui permet aux journalistes d’exercer leur profession dans un environnement plus favorable. En effet, la nouvelle loi offre plus de liberté aux professionnels de l’information en mettant l’accent sur la publication du droit de réponse ou de rectification, plutôt que sur un recours systématique au Code pénal.
Des changements significatifs concernant le régime des sanctions
Un des changements majeurs apportés par la nouvelle loi sur la presse concerne le régime des sanctions contre les “atteintes par voie de presse”. Désormais, la publication du droit de réponse ou de rectification est considérée comme une réparation par rapport aux préjudices que la personne aurait subis. Ainsi, toute personne qui se sent lésée par un article de presse peut rédiger un droit de réponse et le transmettre à la rédaction, qui est tenue de le diffuser. Selon Tshivis Tshivuadi, secrétaire général de Journalistes en danger (JED), cette disposition permet de garantir la protection des journalistes et de leurs sources d’information.
Un accès plus large aux sources d’information
La nouvelle loi sur la presse en RDC ajoute également un élément majeur en ce qui concerne l’accès aux sources d’information. Toute rétention injustifiée d’information d’intérêt public sera punie conformément à la loi, ce qui fait obligation aux détenteurs de l’information publique de la donner aux journalistes. Cette disposition permettra aux journalistes de bénéficier d’un accès plus large aux informations, y compris celles qui concernent les élections, et de protéger leurs sources. Dans les prochains jours, un décret sur le statut du journaliste sera signé par le Premier ministre pour réglementer l’accès à la carte de presse.
En somme, la nouvelle loi sur la presse en RDC est considérée comme un pas en avant pour la liberté de la presse dans le pays. Les journalistes et les organisations professionnelles ont salué ce nouveau cadre légal, qui favorise la liberté d’expression et la protection des sources d’information.
Patrick Babingwa