L’Afrique du Sud, le Maroc et la République de Maurice sont actuellement les pays les mieux préparés à adopter les technologies d’avant-garde, selon l’Indice de Préparation aux Technologies de Frontière (FTRI) publié par la CNUCED en avril 2025. Cet indice évalue 170 pays sur la base de 17 technologies de rupture, telles que l’intelligence artificielle (IA), le Big Data, la 5G et la robotique. Malgré ces progrès, l’indice souligne que la majorité des pays africains sont mal positionnés pour tirer parti de ces innovations, risquant ainsi de passer à côté de cette révolution technologique mondiale.
L’indice mesure la préparation des pays à travers cinq principaux indicateurs : déploiement des technologies de l’information et de la communication (TIC), compétences techniques, recherche et développement (R&D), niveau d’activité industrielle, et accès au financement. Ces critères sont cruciaux pour déterminer la capacité des nations à adopter et à exploiter les technologies de demain. À titre d’exemple, l’Afrique du Sud se distingue avec un score de 0,65, plaçant le pays au 52e rang mondial, notamment grâce à son secteur financier solide et à ses investissements en R&D. Cependant, aucun pays africain ne figure dans le Top 50 mondial, soulignant un écart considérable par rapport aux nations développées.
Le faible niveau de préparation de nombreux pays africains peut être attribué à plusieurs facteurs structurels. L’insuffisance d’investissements dans les infrastructures TIC, le manque de politiques publiques ambitieuses et la faible capacité d’innovation limitent l’adoption des technologies avancées. De plus, l’absence d’un cadre réglementaire adapté et l’infrastructure de recherche encore sous-développée sont des obstacles majeurs. L’Afrique, dans son ensemble, se trouve confrontée à un retard technologique qui pourrait compromettre ses ambitions économiques et industrielles à long terme.
Pour que l’Afrique ne rate pas le train des technologies d’avant-garde, la CNUCED appelle à des investissements urgents dans les infrastructures TIC et à un renforcement des compétences en sciences et technologies. Les pays africains doivent également se doter de stratégies industrielles et de politiques de R&D adaptées pour stimuler l’innovation locale. À ce jour, l’absence d’un soutien suffisant à la recherche et une politique industrielle claire peuvent laisser la place à une dépendance accrue envers les technologies importées, réduisant ainsi la compétitivité des économies africaines.
Face à ces défis, les experts recommandent que les gouvernements africains adoptent des politiques plus audacieuses en matière de financement de l’innovation. Le continent devrait, selon certains analystes, se concentrer sur des partenariats avec les secteurs privés et les institutions internationales pour surmonter les obstacles à l’accès au financement. L’importance d’une approche régionale coopérative dans la mise en œuvre des technologies avancées pourrait également permettre de pallier certaines insuffisances, comme le montre l’exemple de l’Afrique du Sud, où les investissements dans la R&D ont été particulièrement fructueux.
Sur la scène internationale, les États-Unis dominent l’indice de préparation aux technologies de rupture, suivis de près par des nations comme la Suède, le Royaume-Uni et Singapour. Selon les prévisions, la valeur du marché des technologies avancées devrait exploser, passant de 2 500 milliards de dollars en 2023 à 16 400 milliards en 2033. Dans ce contexte mondial hautement compétitif, l’Afrique devra prendre des mesures stratégiques pour ne pas se laisser distancer et tirer parti des innovations qui transformeront les économies mondiales dans les années à venir.
Classement des pays africains les mieux préparés aux technologies d’avant-garde :
1-Afrique du Sud (0,65 point, 52è rang mondial)
2-Maroc (67è)
3-Maurice (74è)
4-Tunisie (75è)
5-Egypte (85è)
6-Libye (90è)
7-Namibie (92è)
8-Algérie (103è)
9-Ghana (105è)
10-Nigeria (106è)
11-Botswana (107è)
12-Kenya (113è)
13-Eswatini (119è)
14-Togo (122è)
15-Gabon (126è)
16-Djibouti (127è)
17-République du Congo (129è)
18-Rwanda (130è)
19-Cameroun (131è)
20-Cap-Vert (132è)
21-Sénégal (133è)
22-Angola (135è)
23-Sao Tomé-et-Principe (136è)
24-Côte d’Ivoire (137è)
25-Lesotho (138è)
26-Burkina Faso (140è)
27-Zimbabwe (143è)
28-Ethiopie (144è)
29-Liberia (145è)
30-Mauritanie (146è)
31-Mali (147è)
32-Bénin (148è)
33-Madagascar (149è)
34-Zambie (150è)
35-Guinée (151è)
36-Malawi (153è)
37-Tanzanie (154è)
38-Ouganda (155è)
39-Niger (156è)
40-Comores (157è)
41-Gambie (159è)
42-Mozambique (160è)
43-Guinée-Bissau (161è)
44- Guinée équatoriale (162è)
45-Soudan (163è)
46-RD Congo (165è)
47-Tchad (167è)
48-Burundi (168è)
49-Soudan du Sud (169è)
50-Sierra Leone (170è)