L’Algérie a récemment fait le choix de se tourner vers le blé russe au lieu du blé français, devenant ainsi le troisième plus grand acheteur de blé russe de la saison dernière, après l’Égypte et la Turquie. Selon Arkadi Zlotchevski, président de l’Union céréalière russe, interrogé par Sputnik Afrique, cette décision s’explique principalement par la différence de prix entre les deux céréales. En effet, le blé russe est actuellement vendu à un prix inférieur à celui du blé français, même en tenant compte des financements préférentiels accordés par la France.
Selon les propos de M. Zlotchevski, le prix du blé russe se situe autour de 230-235 dollars la tonne, tandis que le blé français est proposé à 250-255 dollars la tonne. Une différence de 20 dollars qui a un impact significatif sur les décisions d’achat. Ainsi, l’Algérie a décidé de privilégier le blé russe en raison de son coût plus avantageux par rapport au blé français. Cette préférence s’explique par la recherche de céréales de qualité à moindre coût, critères qui sont actuellement mieux satisfaits par le blé russe.
M. Zlotchevski explique que l’Algérie a renoncé aux avantages des livraisons françaises, car les conditions offertes par la Russie étaient beaucoup plus économiques. Avant l’opération militaire spéciale, les céréales russes bénéficiaient d’une légère réduction d’un dollar et demi par tonne, ce qui justifiait leur coût supérieur. De plus, la qualité supérieure du blé russe était également un facteur qui contribuait à son attractivité sur le marché algérien.
Selon M. Zlotchevski, l’Algérie continuera d’acheter du blé russe tant que la différence de prix subsistera. Cependant, si ces rabais venaient à disparaître, il est possible que des volumes importants d’achats de blé français reviennent en Algérie. La capacité de la France à offrir des programmes de financement préférentiels pour l’achat de blé français et la volonté de l’Algérie d’en tirer profit joueront également un rôle déterminant. Néanmoins, il est peu probable que le blé russe soit complètement évincé du marché algérien, et la Russie continuera probablement à conserver une part significative du marché céréalier de ce pays africain.