En Somalie, une application de rencontres destinée au mariage rencontre un vif succès. Lancée en 2022 par l’association Guryosamo, elle compte déjà 50 000 utilisateurs inscrits, selon ses fondateurs. Contrairement aux applications de rencontres classiques, « Guurdoon » a été créée dans le but d’aider les Somaliens à trouver leur partenaire de vie et à fonder une famille, explique son fondateur.
Le terme « Guurdoon » désigne, en somali, une personne en quête de mariage. L’idée fondamentale derrière cette application, développée par l’association Guryosamo, est de faciliter les rencontres à travers le monde pour les Somaliens de la diaspora ou ceux qui ont du mal à établir des liens dans leur vie quotidienne. L’objectif est de les aider à trouver un partenaire compatible afin de fonder une famille.
Fondée en 2012, l’association Guryosamo a pour mission d’aider les jeunes défavorisés à se marier dans ce pays pauvre, touché par une sécheresse persistante et par l’insurrection des islamistes shebabs. L’application « Guurdoon » ne se limite pas à un simple défilé de profils : chaque utilisateur renseigne des informations personnelles telles que sa situation familiale et son niveau d’éducation, puis répond à une série de questions pour préciser ses critères de recherche. L’application se charge ensuite de sélectionner les profils correspondants.
Malgré son succès, l’idée d’utiliser une application pour trouver un conjoint ne fait pas l’unanimité dans la société somalienne traditionnelle et profondément ancrée dans l’islam. Certains utilisateurs interrogés par l’Agence France-Presse expriment des doutes et des préjugés. Cependant, Ahmed Abshir Geedi, le fondateur de « Guurdoon », défend l’utilisation des nouvelles technologies et souligne que les jeunes Somaliens sont déjà actifs sur les réseaux sociaux. Le mariage reste une institution essentielle en Somalie, où la religion joue un rôle central, et les relations amoureuses sont principalement perçues comme un moyen de fonder une famille et d’investir dans l’avenir des communautés somaliennes. Cependant, le mariage est confronté à des défis, notamment en raison de la situation économique et du chômage élevé, ce qui conduit les jeunes à se marier de plus en plus tard, en particulier dans les zones urbaines, où ils cherchent d’abord à terminer leurs études et à trouver un emploi. De plus, l’influence de la diaspora somalienne, issue de pays européens, des États-Unis et même du Kenya voisin, contribue à des évolutions culturelles et mentales, influençant les habitudes de mariage et retardant le moment des unions.