Les forces armées maliennes sont déterminées à reprendre tous les territoires qui ont été désertés à la suite du retrait de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Le colonel-major Souleymane Dembélé a affirmé lors d’une conférence de presse que le Mali poursuivra sa lutte contre le terrorisme en récupérant les zones sous le contrôle de la Minusma. Il a rappelé les échecs de la mission onusienne dans la région.
Le colonel-major Souleymane Dembélé a souligné que la Minusma n’avait pas réussi à atteindre ses objectifs au Mali malgré sa présence pendant près d’une décennie. Les autorités maliennes estiment que la menace terroriste persistante les oblige à prendre en charge la situation elles-mêmes. Il a déclaré : “En regardant la somme de ce que la Minusma a fait au Mali, pendant près de dix ans, on se rend compte que les objectifs pour lesquels elle a été sollicitée n’ont pas été atteints. Les autorités maliennes ont compris qu’il fallait qu’elles prennent leur destin en main pour endiguer la crise et vaincre la nébuleuse terroriste.”
Le directeur de l’Information et des Relations publiques des Armées (Dirpa) a également critiqué certains partenaires internationaux, les accusant d’avoir joué un rôle destructeur au Mali. Il a déclaré que certains d’entre eux avaient “mis le feu, puis sont venus jouer aux pompiers”. Bamako a finalement décidé de se passer de leur soutien. Cette déclaration suggère une certaine frustration vis-à-vis de la contribution de ces partenaires à la stabilité du Mali.
La Minusma avait annoncé son départ du Mali en juin 2023, à la demande des autorités nationales qui avaient exigé un retrait complet d’ici la fin de l’année. La première phase du retrait s’était terminée fin août, avec le départ des derniers convois onusiens du camp de Ménaka, dans le nord-est du pays. Plus de 3 000 membres de la mission ont déjà été rapatriés.
De nombreux observateurs avaient déjà soulevé des questions sur l’efficacité de la Minusma, voire sur son manque de volonté à soutenir les forces armées maliennes. La mission n’a pas fourni le soutien attendu en termes d’appui feu et de renseignement, laissant l’armée malienne faire face seule à la menace terroriste. Cette situation avait suscité de l’exaspération au sein de la population malienne, comme en témoigne un incident où un homme avait tagué “sans délai” sur un véhicule de la Minusma à Bamako, en référence à la demande du gouvernement malien d’un retrait rapide de la mission onusienne.