La dot et les fiançailles sont des enjeux importants de la société congolaise, en particulier dans les grandes villes comme Kinshasa où les jeunes se marient de moins en moins tôt en raison du manque de moyens financiers. Ainsi, pour encadrer ces pratiques, l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo a entamé l’examen d’une loi portée par un député de la majorité, Daniel Mbau. Si elle est adoptée, cette loi permettra de limiter les abus et de mieux protéger les futurs époux.
Les motivations de cette loi sont multiples. Tout d’abord, elle vise à lutter contre les pratiques abusives telles que le « broutage ». Il s’agit d’une pratique courante dans laquelle un homme ou une femme entretient une relation amoureuse avec un partenaire pendant une longue période sans pour autant avoir l’intention de se marier avec lui ou elle. Ensuite, la loi vise à réglementer le paiement de la dot qui peut parfois devenir excessif, avec des familles exigeant des montants faramineux, voire des objets qui n’ont rien à voir avec la tradition.
La loi prévoit également que les fiançailles pourront être dissoutes si les futurs époux ne se marient pas dans les 12 mois suivant leur engagement. Ce qui est perçu par certains comme une mesure coercitive pour forcer les couples à se marier. Cependant, pour d’autres, il s’agit d’une mesure de protection des femmes qui peuvent être abandonnées par leur fiancé après une longue période de fiançailles.
Enfin, cette loi propose une limite maximale de 500 dollars pour le paiement de la dot en numéraire. Une proposition qui est loin de faire l’unanimité, notamment chez les opposants à cette réforme. Selon eux, cette mesure réduirait la femme au rang d’objet et porterait atteinte à sa dignité. La question de la dot et des fiançailles reste donc un sujet délicat qui divise la société congolaise.