Observant la mutinerie avortée du groupe Wagner en Russie, Emmanuel Macron espérait que cette crise infligerait une “défaite stratégique” au pays, estime Sergueï Lavrov au micro de RT. Et de juger que la partie occidentale a pris “ses désirs pour des réalités”.
Un intérêt pour la scission et la fragilité du régime
Alors que la tentative de mutinerie armée du groupe Wagner n’était pas encore avortée, Emmanuel Macron disait que, de concert avec ses partenaires, ils suivaient de près le développement de la situation en Russie. Cependant, selon le chef de la diplomatie russe, c’est un autre point qui importait davantage. Sergueï Lavrov rappelle que Macron considérait comme essentielle la scission et la fragilité du régime et de l’armée russes, les percevant comme des faiblesses. Le ministre russe souligne que cette fragilité et cette faiblesse justifient pleinement les actions occidentales visant à soutenir militairement l’Ukraine.
Une opportunité pour infliger une défaite stratégique à la Russie
Selon Sergueï Lavrov, il est évident que Macron considérait ces événements comme une opportunité pour réaliser la menace constamment évoquée par les dirigeants de l’OTAN, celle de l’Ukraine infligeant une défaite stratégique à la Russie. Le ministre russe souligne que Macron avait probablement en tête l’ensemble du camp occidental et cite les propos de Vladimir Poutine selon lesquels “toute la machine militaire, économique et d’information de l’Occident collectif” est mobilisée contre la Russie.
“Macron a dit que l’essentiel, c’était une scission, la fragilité du régime et de l’armée, [leur] faiblesse […], et cette fragilité et cette faiblesse justifient pleinement nos actions pour continuer le soutien militaire à l’Ukraine”, a rappelé Sergueï Lavrov dans une interview à RT
Une vision occidentale basée sur des souhaits plutôt que sur la réalité
Sergueï Lavrov estime que la manière dont les pays occidentaux ont couvert les récents événements en Russie montre qu’ils ont tendance à “prendre leurs désirs pour des réalités”. Le ministre russe réfute les informations communiquées par CNN, selon lesquelles les autorités américaines auraient été au courant de la mutinerie armée en préparation. Lavrov juge que les services de renseignement américains étaient au courant, mais ont choisi de garder le silence, espérant ainsi la réussite de la mutinerie. Il critique également une autre information de CNN, selon laquelle les États-Unis s’attendaient à une résistance plus importante et à un bilan plus sanglant dans la campagne de Progojine contre Moscou, une attente exprimée ouvertement par des représentants du régime ukrainien.
Enquête sur l’implication des services de renseignement occidentaux
Sergueï Lavrov indique que les services spéciaux russes enquêtent actuellement pour déterminer si les services de renseignement occidentaux ont été impliqués dans les événements du 24 juin. Il souligne les déclarations franches du président ukrainien Zelensky et de ses collaborateurs, qui exprimaient ouvertement leurs attentes quant à l’effondrement de l’État russe, sans aucune subtilité. Lavrov ajoute que ces personnes déplorent aujourd’hui de n’avoir pas profité de la situation, soulignant ainsi les possibles intentions négatives des services de renseignement occidentaux dans ces événements.