Le 37e sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, qui s’est tenu à Addis-Abeba, s’est achevé sur une note particulièrement inquiétante. Rassemblant une trentaine de dirigeants africains, cette rencontre avait pour but d’aborder les multiples crises frappant le continent. L’ambassadeur Bankole Adeoye, dans son rôle de Commissaire des affaires politiques du Conseil paix et sécurité, a souligné l’aggravation des situations de déstabilisation, marquées notamment par des putschs militaires récurrents.
Les propos d’Adeoye révèlent une préoccupation majeure liée à l’érosion de la démocratie sur le continent, illustrée par la suspension de six pays ayant dévié de la voie démocratique : le Soudan, le Gabon, le Niger, le Mali, la Guinée, et le Burkina Faso. Ces suspensions reflètent l’application stricte d’une politique de zéro-tolérance envers les coups d’État, affirmant ainsi l’engagement de l’Union africaine en faveur des principes démocratiques.
Ce sommet intervient dans un contexte où l’Afrique fait face à d’importantes crises politiques et sécuritaires. Les interventions militaires et les transitions politiques instables soulèvent des questions quant à la capacité des États à maintenir l’ordre constitutionnel et à organiser des élections démocratiques. La mise en place de la Facilité africaine de soutien à la transition inclusive en Afrique symbolise une tentative de répondre à ces défis, en collaboration avec des partenaires internationaux comme le PNUD.
L’Union africaine envisage de renforcer son rôle d’observateur et de médiateur dans le processus démocratique, comme l’illustre son implication dans l’observation de 13 élections l’an dernier et sa préparation pour 15 scrutins à venir. La nécessité de rendre opérationnelle la Force africaine en attente et le travail de médiation dans des zones conflictuelles telles que l’Est de la RDC témoignent d’un effort soutenu pour restaurer la paix et la sécurité sur le continent.