Le Bénin a pris la décision d’interdire l’exportation de pétrole nigérien depuis sa plateforme de Sèmè Kpodji. Cette mesure concerne les navires venant charger le pétrole transporté par un pipeline de près de 2 000 km reliant Agadem, au Niger, au Bénin.
Les relations entre les deux pays se sont détériorées depuis le coup d’État du général Tiani. Elles se sont encore aggravées lorsque le Niger a maintenu ses frontières fermées malgré l’ouverture côté béninois. Cotonou a donc pris cette décision à un haut niveau gouvernemental le 6 mai. Elle a été communiquée à l’ambassadeur de Chine au Bénin et à la société gérant le pipeline, selon RFI. Le Bénin interdira ses eaux territoriales aux navires venant charger le pétrole nigérien destiné à l’exportation, affectant 90 000 barils par jour.
Après le coup d’État de juillet 2023, le président béninois Patrice Talon avait durci sa position envers le régime militaire nigérien. Plus tard, il a exprimé son souhait de normaliser les relations avec le Niger. Malgré la levée des sanctions économiques décidée par la CEDEAO en décembre dernier, le Niger a maintenu ses frontières fermées, une situation qui a frustré le Bénin.
À la fin du mois d’avril, le Bénin attendait l’inauguration de la plateforme pétrolière à Sèmè Kpodji après que les premières gouttes de pétrole aient coulé. Cependant, l’événement n’a pas eu lieu. Les tensions persistantes entre les deux pays suggèrent que les perspectives de reprise des exportations restent incertaines.