Le Cap-Vert a été officiellement certifié par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme ayant éliminé la rougeole et la rubéole. Cette annonce, faite par le directeur régional de l’OMS pour l’Afrique, place l’archipel dans le cercle très restreint des nations africaines ayant atteint cet objectif sanitaire majeur.
Cette certification signifie que la transmission endémique de ces deux virus a été interrompue sur le territoire capverdien depuis plus de trois ans. Le pays a démontré la capacité de son système de surveillance à détecter, notifier et contenir rapidement tout cas importé, empêchant ainsi toute résurgence de foyers épidémiques. Le ministre de la Santé, Jorge Figueiredo, a souligné que ce système s’appuie sur des mécanismes robustes, similaires à ceux utilisés pour la surveillance du poliovirus.
Le Cap-Vert rejoint ainsi Maurice et les Seychelles, jusqu’ici les seuls pays d’Afrique subsaharienne à avoir obtenu ce statut. Cette réussite contraste avec la situation continentale où la rougeole, particulièrement, reste une cause majeure de mortalité infantile, souvent due à une couverture vaccinale insuffisante ou irrégulière. La certification du Cap-Vert est le résultat d’un engagement politique soutenu et d’investissements durables dans son programme élargi de vaccination.
Le principal défi pour le Cap-Vert sera désormais de maintenir cette performance. La vigilance épidémiologique doit rester maximale face au risque permanent d’importation du virus, notamment via les flux touristiques ou les travailleurs migrants. La pérennité de cette réussite dépendra de la capacité du pays à maintenir une couverture vaccinale élevée et stable, supérieure à 95%, pour les deux doses du vaccin ROR (Rougeole-Oreillons-Rubéole).
Pour l’OMS, cette réussite doit servir de modèle et de catalyseur pour le reste du continent. Le directeur régional, Mohamed Janabi, a appelé à “consolider ce succès afin que tous les enfants d’Afrique puissent grandir en bonne santé et protégés”. Cette certification démontre que l’élimination de ces maladies est un objectif atteignable en Afrique avec des systèmes de santé solides et une volonté politique affirmée.
Au-delà de l’impact sanitaire direct, cette certification renforce l’image internationale du Cap-Vert comme un pays stable et bien géré. Elle pourrait avoir des retombées positives sur des secteurs comme le tourisme, en rassurant les visiteurs sur la qualité des infrastructures sanitaires locales. Cette réussite place la barre haute pour les autres nations de la région ouest-africaine, qui peinent encore à contrôler efficacement ces maladies.



