Par RFI
Les travaux du dialogue national inclusif ont repris ce jeudi 15 septembre, alors que religieux et sages avaient demandé la veille qu’ils soient suspendus, le temps de ramener partis politiques et organisations de la société civile mécontents dans la discussion. Un dialogue de sourds s’est installé.
Les religieux et aînés de la République, qui pensaient bloquer la machine du dialogue en annonçant mercredi 14 septembre un accord avec une partie des mécontents, ont constaté jeudi l’échec de leur manœuvre. La plénière a bel et bien repris dans la matinée, après une semaine de travaux en commissions.
« Nous espérions leur faire entendre raison. Mais nous n’avons pas été écoutés et c’est dommage pour le Tchad », se désole Baniara Yoyana, le porte-parole du groupe. Pour le porte-parole de l’organisation Wakit Tama, Me Max Loalngar, « l’opposition au conseil militaire de transition a voulu montrer jusqu’au bout sa bonne foi ».
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Le point focal du groupe de l’Appel du 1er-Juin, Bédoumra Kordjé, estime pour sa part que le pouvoir vient de montrer un manque de considération pour les anciens et les religieux. « Nous prenons acte de la situation et allons envisager d’autres formes de lutte face à un pouvoir qui ne veut rien entendre », ajoute-t-il.
Roland Marchal, chercheur au CNRS et spécialiste de l’Afrique, analyse ce rejet du gouvernement tchadien face à la main tendue par les sages et les religieux : « Le gouvernement n’a aucun intérêt à donner l’initiative à ceux qui ont été les plus critiques. »
« Le gouvernement ne prend aucun risque sur les conclusions de cette assemblée concernant son avenir propre. »
Madjiasra Nako