La 33ᵉ édition des Journées cinématographiques de Carthage dédiée au cinéma arabe et africain s’est clôturée samedi soir 5 novembre à Tunis en offrant son plus grand prix, le Tanit d’or, à un film tanzanien, « Les révoltés ». Ce film est le second long métrage du jeune réalisateur Amil Shivji, un représentant de l’actuelle nouvelle vague du cinéma tanzanien.
L’action du film Les révoltés se déroule à Zanzibar, mêlant amour et guerre. Son style de caméra statique, ses couleurs et sa musique ont séduit le jury, qui lui a donné, en plus du Tanit d’or, le prix de la meilleure image, alors que le Jury de la critique – Fipresci lui a également décerné son unique prix.
Le réalisateur Amil Shivji : « Mon film se déroule en 1950 à Zanzibar, c’est une histoire d’amour entre une femme récemment mariée, et un jeune communiste de Zanzibar qui combat le colonialisme britannique, et cherche à la fois à lutter pour l’indépendance de son pays et pour son indépendance personnelle, en essayant de trouver comment concilier les deux. »
Deux autres films ont été primés : Sous les figues de la Tunisienne Erige Sehiri, qui traite des relations amoureuses en période de cueillette dans un village tunisien. Il a obtenu le Tanit d’argent.
Quant au Tanit de bronze, il a été décerné au film égyptien Sharaf, de Samir Nasr. Ce long-métrage dresse un tableau sombre de la société égyptienne à travers le cadre étroit d’une prison.
Le prix du montage à Carthage a été remporté « Regarde les étoiles » du réalisateur mauricien David Constantin. C’est le second film de fiction de David Constantin qui a signé de nombreux documentaires et courts-métrages. Plusieurs de ces films sont centrés sur les changements qu’opère l’argent sur le système de valeur de son pays.
« Dans le film, tous les protagonistes que les deux personnages rencontrent pendant la traversée de la nuit sont, entre une modernité qui est importée, qui est imposée, raconte le réalisateur mauricien. Des traditions qui elles viennent de pleins de cultures différentes et aussi une présence très forte de la religion qui elle-même vient mettre sa propre lecture des choses. Donc le mélange de tout ça plus l’apport de l’argent donne une espèce de mélange très particulier à tout ça. »
Source: RFI