Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé un décaissement immédiat de 51 millions de dollars en faveur du Niger, visant à soutenir une économie encore marquée par des défis politiques et climatiques. Cette mesure s’accompagne d’une évaluation optimiste de la situation économique du pays pour 2024.
Selon le FMI, la croissance du produit intérieur brut (PIB) nigérien devrait atteindre 8,8 % en 2024, principalement grâce à la montée en puissance de la production pétrolière. Bien que cette prévision soit inférieure aux estimations initiales de la Banque africaine de développement, qui anticipait un taux supérieur à 11 %, elle traduit néanmoins une dynamique encourageante pour le pays.
Cette embellie intervient dans un contexte marqué par des tensions politiques persistantes et des perturbations commerciales, notamment en raison de la fermeture de la frontière avec le Bénin depuis juillet 2023. Ces restrictions ont freiné les échanges et impacté les activités économiques locales, soulignant la fragilité de l’économie nigérienne face aux crises structurelles et aux aléas régionaux.
Le FMI anticipe une poursuite de la croissance en 2025, portée par l’augmentation des exportations de pétrole, moteur principal de l’économie. Cependant, l’institution met en garde contre des risques de surendettement, particulièrement préoccupants dans un contexte d’instabilité politique et de vulnérabilités structurelles.
Malgré ces perspectives positives, le FMI souligne l’urgence de mobiliser le secteur privé pour diversifier l’économie nigérienne. L’accès limité au financement freine considérablement le développement des entreprises locales, un obstacle majeur à la résilience et à l’autonomie économique du pays.
Pour transformer cette croissance en un développement durable, les autorités nigériennes devront mettre en place des politiques ambitieuses favorisant la stabilité, l’investissement et la résilience économique. De son côté, la communauté internationale est appelée à soutenir ces efforts, notamment dans des secteurs clés comme l’énergie, les infrastructures et la sécurité alimentaire.