Le Fonds monétaire international (FMI) a exprimé sa confiance dans la capacité de la CEMAC (Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale) à renforcer la stabilité du franc CFA-XAF. Cette confiance repose sur les réformes économiques entreprises par les institutions et les États membres de la zone, visant à améliorer la position des actifs extérieurs nets. Le FMI prévoit que cette amélioration sera perceptible d’ici la mi-2025, avec des effets positifs sur la stabilité de la monnaie par rapport à l’euro.
Malgré cette confiance affichée, la situation économique de la CEMAC demeure fragile. La sous-région peine à atteindre les niveaux d’actifs extérieurs nets nécessaires pour garantir une stabilité financière durable. Les réserves de change de la région ne couvrent que 4,3 mois d’importations, un chiffre insuffisant, bien que supérieur à la norme de 3 mois observée ailleurs. Cette couverture reste toutefois bien en deçà des standards pour une zone riche en ressources naturelles comme la CEMAC, qui devrait viser une couverture de 5 mois, notamment en raison de sa forte dépendance au pétrole.
La baisse de la production pétrolière dans la région représente un défi majeur pour la CEMAC. Cette réduction de l’offre de pétrole, couplée à la faiblesse des prix du pétrole brut sur les marchés internationaux, limite la capacité des pays de la sous-région à renforcer leurs réserves de devises. Parallèlement, la montée des coûts des produits pétroliers sur les marchés mondiaux accentue la pression économique. La situation est exacerbée par des infrastructures insuffisantes et des raffineries déficientes, notamment au Cameroun, principal pays économique de la CEMAC.
Les gouvernements de la CEMAC font face à un défi supplémentaire : la gestion de leur dette publique. Bien que la région bénéficie d’un ratio de dette sur PIB relativement faible, la capacité à s’endetter davantage est limitée, notamment en raison des restrictions imposées par les réformes économiques. La situation est encore plus complexe pour des pays comme le Cameroun, où les réformes sous programme obligent à restreindre les nouveaux emprunts. De plus, certains États membres sont confrontés à des difficultés pour honorer leurs arriérés de paiement, ce qui diminue leur capacité à soutenir les exportations ou à investir dans des projets d’infrastructure.
L’année 2025 s’annonce complexe pour la CEMAC, avec des défis économiques croissants, notamment pour le Cameroun. Ce dernier doit rembourser une importante dette en novembre, alors que la situation politique, marquée par les élections présidentielles, pourrait influer sur la politique économique et la gestion des finances publiques. Le secteur bancaire est également sous pression, en raison de son exposition aux risques pays dans la région. L’année 2025 pourrait ainsi être marquée par des tensions financières, compliquant encore la gestion des réformes en cours.
Malgré les efforts pour stabiliser la situation, la CEMAC semble loin d’avoir trouvé une solution pérenne à ses problèmes économiques. Avec un secteur réel faible, des réserves de change insuffisantes et un déficit permanent du solde des transferts internationaux jusqu’en 2029, la région fait face à une urgence économique. Les solutions envisagées pour redresser la situation sont complexes et nécessitent des réformes profondes, notamment dans la gestion de la dette et la diversification économique. Cependant, la capacité à mobiliser de la dette à long terme demeure limitée, ce qui complique la tâche des gouvernements.