Le gouvernement britannique a décidé de sanctionner Isabel dos Santos, une femme d’affaires angolaise et fille de l’ancien président de l’Angola, José Eduardo dos Santos. Les autorités britanniques ont annoncé qu’elles gelaient tous ses avoirs au Royaume-Uni et lui interdisaient de voyager dans le pays. Selon Londres, Isabel dos Santos aurait “volé les richesses de son pays pour son propre profit” lorsqu’elle dirigeait des entreprises publiques angolaises.
Ces nouvelles sanctions viennent s’ajouter à une série de problèmes judiciaires auxquels Isabel dos Santos fait face, non seulement en Angola, mais aussi au Portugal, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas. Le ministère des Affaires étrangères britannique l’accuse d’avoir abusé de sa position pour détourner environ 350 millions de livres sterling (plus de 400 millions de dollars). Les deux entreprises principalement concernées sont Sonangol, la compagnie pétrolière nationale de l’Angola, et Unitel, l’opérateur de télécommunications principal du pays.
Autrefois considérée comme la femme la plus riche d’Afrique, Isabel dos Santos a vu sa situation s’effondrer depuis que son père a quitté le pouvoir en 2017. En septembre dernier, elle a perdu un procès en appel au Royaume-Uni contre Unitel, dans lequel elle essayait de faire lever un autre gel de ses avoirs, cette fois d’une valeur de plus de 500 millions de dollars. Ces échecs ternissent l’image de prospérité et de succès qu’elle avait autrefois dans le monde des affaires africaines.
Malgré ces sanctions, Isabel dos Santos rejette catégoriquement les accusations de détournement de fonds et prévoit de faire appel de ces décisions. Actuellement en exil à Dubaï, elle se défend en qualifiant ces actions de “persécutions politiques”. Elle pense que ces poursuites sont une manœuvre politique du président João Lourenço, qui a pris la tête de l’Angola après son père.
Depuis son exil, Isabel dos Santos insiste sur le fait que ses ennuis judiciaires sont le résultat d’une volonté de discréditer son père et sa famille. Elle critique la campagne anti-corruption du président Lourenço, qui, selon elle, est utilisée de manière sélective pour cibler uniquement elle et les proches de l’ancien président, plutôt qu’une lutte globale contre la corruption.
L’avenir d’Isabel dos Santos reste très incertain. Elle fait face à des poursuites judiciaires dans plusieurs pays et est également sous une fiche rouge d’Interpol, ce qui réduit ses capacités à continuer ses activités d’affaires internationales. Toutefois, elle affirme qu’elle continuera de se battre pour laver son nom et peut-être retrouver une partie de son pouvoir financier. L’issue de cette affaire est encore floue, avec des enjeux économiques et politiques importants pour toutes les parties impliquées.