Le Niger, en pleine expansion de ses activités extractives, a franchi un nouveau cap dans le développement de ses ressources naturelles. Par un décret officiel, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation technologique a annoncé la création d’une école spécialisée dans le pétrole et le gaz. Cette initiative s’inscrit dans la continuité de la stratégie nationale visant à valoriser les industries extractives, essentielles à l’économie du pays.
L’école, qui verra le jour à l’université de Zinder, aspire à former des cadres et ingénieurs qualifiés dans les secteurs stratégiques du pétrole et du gaz. Jusqu’alors, l’université proposait des formations jusqu’au niveau licence, principalement axées sur l’exploitation et le raffinage. Le programme élargi comprendra désormais des niveaux d’études supérieurs, embrassant l’ensemble de la chaîne de production, de la licence aux diplômes d’ingénieurs, répondant ainsi aux besoins croissants des sociétés pétrolières.
Le choix de Zinder comme terre d’accueil pour cette nouvelle institution n’est pas fortuit. Située à proximité des principaux sites d’extraction et de raffinage du Niger, cette ville joue déjà un rôle clé dans le secteur énergétique. Le gouvernement, cependant, n’a pas encore précisé la date de début des cours, suscitant une attente palpable au sein de la communauté éducative et industrielle.
Selon Dr Maman Sillimana, enseignant chercheur à l’université de Zinder, la création de cette école pourrait marquer le début d’une ère nouvelle pour le Niger, avec le transfert de technologie et l’autonomisation progressive des Nigériens dans la gestion de leurs ressources. Cela s’inscrit dans un mouvement plus large en Afrique, où des pays comme le Sénégal ont déjà commencé à investir dans l’éducation spécialisée pour mieux exploiter leurs ressources pétrolières et gazières.
Avec une production journalière de 110 000 barils de pétrole, dont la majorité est destinée à l’exportation, le Niger s’aligne sur les politiques de pays africains similaires qui cherchent à maximiser le rendement de leurs ressources naturelles. Cette approche vise à soutenir le développement économique national, tout en répondant aux défis posés par les besoins énergétiques croissants.
Néanmoins, cette stratégie n’est pas sans controverse. Alors que l’Afrique, malgré son faible taux d’émission de gaz à effet de serre, subit de plein fouet les impacts du changement climatique, des voix s’élèvent pour plaider en faveur d’un investissement accru dans les énergies renouvelables. Ce débat souligne la complexité des choix à opérer pour les nations africaines en quête de développement durable.