Le Rwanda commémore le début du génocide des Tutsis qui a débuté le 7 avril 1994 et a duré trois mois, faisant au moins 800 000 morts selon les chiffres de l’ONU. Comme chaque année, une cérémonie officielle a eu lieu au mémorial national de Gisozi à Kigali, pour lancer les 100 jours de recueillement. Cette année, le président Paul Kagame a allumé la flamme du souvenir et a prononcé un discours à l’occasion des commémorations.
Dans son discours, le président Kagame a rendu hommage aux victimes du génocide. Il a souligné l’importance de se souvenir de l’histoire et de ne pas oublier le passé. Le président a affirmé que le pardon était possible, mais que l’oubli ne l’était pas. Il a également lancé un avertissement à son audience concernant les violences et les discours de haine persistants dans le pays, ainsi que l’indifférence envers ces problèmes, rappelant la situation similaire en 1994.
Le chef d’État a dénoncé les actions des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), la rébellion hutu basée à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) depuis la fin du génocide. Il a souligné la nécessité de combattre les idéologues du révisionnisme et de la négation du génocide, car cela peut conduire à la répétition de l’histoire. Le président a ajouté que nier le génocide était une tentative dangereuse et délibérée de bloquer la vérité, et que la négation du génocide pouvait facilement être transmise de génération en génération.
Les commémorations se poursuivront dans tout le pays pendant les 100 jours de recueillement, jusqu’au 3 juin. La flamme du souvenir, en mémoire des disparus, continuera de brûler au mémorial de Gisozi, où plus de 250 000 victimes sont enterrées.
Patrick Babingwa