Le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno est attendu ce mardi 27 mai à Bissau pour une visite d’État de deux jours, sur invitation du président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embaló. Cette rencontre vise à formaliser des accords de coopération et à affirmer une alliance dans un contexte régional tendu.
Durant ce séjour, les deux chefs d’État s’entretiendront en tête-à-tête, avant d’élargir les discussions à leurs délégations. Les accords porteront sur la sécurité régionale, les échanges économiques et une coordination diplomatique renforcée. Pour N’Djamena, il s’agit de consolider ses alliances stratégiques au moment où le Sahel fait face à une intensification des menaces terroristes et à des crises économiques persistantes.
Depuis l’instauration de la transition au Tchad en 2021, les relations avec Bissau se sont nettement réchauffées. La dernière visite de Déby dans le pays remonte à octobre 2022, juste après le dialogue national inclusif qui avait redéfini les contours de la transition politique. Cette nouvelle rencontre intervient dans le prolongement d’un rapprochement diplomatique amorcé depuis plusieurs mois.
Cette visite s’inscrit dans un contexte où l’Afrique de l’Ouest et le Sahel sont confrontés à une recrudescence des violences, à des coups d’État récurrents et à une instabilité économique chronique. Le Tchad, qui joue un rôle clé dans la lutte contre le terrorisme, cherche à élargir ses partenariats pour asseoir sa position régionale et sécuriser ses intérêts économiques. La Guinée-Bissau, de son côté, veut se positionner comme un interlocuteur privilégié dans ces enjeux.
Outre les discussions politiques, plusieurs accords devraient être signés, concrétisant cette volonté commune de renforcer la coopération. Les détails de ces accords, qui pourraient toucher à des domaines stratégiques comme l’énergie, les infrastructures ou la sécurité, restent encore à préciser. Cette visite pourrait également préparer de futures initiatives conjointes au sein des organisations régionales.
Malgré cette dynamique, les analystes restent prudents. Les défis structurels des deux pays, les tensions internes au Tchad et les fragilités politiques en Guinée-Bissau pourraient freiner l’efficacité de cette coopération. Cette visite, bien que symbolique, devra être suivie d’actes concrets pour transformer les promesses en résultats tangibles.