Le chef de la diplomatie britannique plaide pour un élargissement du Conseil de sécurité de l’ONU dans le cadre d’un « système multilatéral revigoré », et estime que les changements démographiques placent l’Afrique au premier plan.
Le Royaume-Uni a annoncé, jeudi 29 juin, qu’il soutenait l’octroi d’un siège permanent pour l’Afrique au conseil de sécurité de l’ONU afin que cet important organe de la gouvernance internationale reflète l’état actuel et futur du monde.
« Nous voulons que l’Afrique soit représentée de manière permanente et que l’Inde, le Brésil, l’Allemagne et le Japon deviennent aussi des membres permanents du Conseil de sécurité », a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères, James Cleverly (photo).
« Les changements démographiques placent l’Afrique au premier plan, ce qui rend plus important que jamais de permettre aux pays de cette région de s’exprimer sur les questions qui les concernent, telles que la réduction de la dette, la lutte contre la pauvreté et le dérèglement climatique », a-t-il ajouté.
M. Cleverly a apporté son soutien à un important élargissement du Conseil de sécurité de l’ONU dans le cadre d’un « système multilatéral revigoré », afin de l’adapter aux besoins du XXIe siècle.
« Les accords multilatéraux tels que la charte des Nations unies de 1945 ont bien servi le monde depuis lors, sur des questions allant de la non-prolifération nucléaire au changement climatique. Mais il n’y a aucune garantie de leur survie pour la même période à l’avenir », a-t-il plaidé, indiquant que la refonte de la gouvernance internationale doit être aussi étendue à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour refléter l’économie numérique, et aux institutions financières internationales pour traiter du financement du climat et de la réduction de la dette.
Le Conseil de sécurité des Nations unies compte 15 membres, dont 5 membres permanents (Chine, États-Unis, Russie, France et Royaume-Uni) et 10 membres élus par l’Assemblée générale pour une période de deux ans.
Avec ses 54 pays membres et 1,3 milliard d’habitants, l’Afrique représente 25 % des membres de l’ONU. Le continent ne dispose cependant que de deux à trois sièges non permanents au Conseil de sécurité.
Pourtant, les questions africaines dominent l’ordre du jour de ce principal organe de maintien de la paix et de la sécurité internationale.
« 50 % des questions à l’ordre du jour du Conseil de sécurité et 70 % de celles inscrites au titre du chapitre VII de la charte des Nations unies concernent l’Afrique », avait déjà résumé l’ex-président du Niger Mahamadou Issoufou, fin 2020.