En 2023, le Rwanda s’est affirmé une fois de plus comme le premier exportateur mondial de coltan, marquant ainsi la cinquième année de sa dominance sur ce marché crucial pour l’industrie électronique. Ce succès n’est pas isolé, car le Rwanda a déjà surpassé son principal concurrent, la République Démocratique du Congo (RDC), à plusieurs reprises au cours de la dernière décennie.
Les chiffres dévoilent une compétition serrée entre le Rwanda et la RDC, les deux géants de l’exportation de coltan, un minerai essentiel pour nos ordinateurs et smartphones. En 2023, alors que la RDC exportait 1918 tonnes de coltan, le Rwanda en exportait 2070 tonnes, selon les données officielles compilées par l’Agence Ecofin.
Cette rivalité n’est pas nouvelle. Depuis 2014, le Rwanda et la RDC ont échangé leur position de leader mondial de l’exportation de coltan. Si l’on considère l’ensemble de la décennie, la RDC semble avoir l’avantage en termes de volume total exporté, mais le Rwanda s’est régulièrement positionné en tête sur une base annuelle.
Les chiffres officiels ne révèlent cependant qu’une partie de l’histoire. Les deux pays font face à d’importants défis, notamment la contrebande et l’exploitation illégale du coltan, souvent dans des conditions qui échappent au contrôle des autorités et alimentent des conflits régionaux. L’exploitation artisanale dans des zones contrôlées par des groupes armés ajoute une couche de complexité, tout comme l’implication des multinationales dans des chaînes d’approvisionnement opaques.
Des efforts sont en cours pour contrer le commerce illégal et instaurer plus de transparence dans la filière du coltan. Les initiatives internationales et régionales visent à tracer le minerai depuis son origine jusqu’au consommateur, encourageant les pratiques de diligence raisonnable parmi les exploitants et les acheteurs.
Le marché du coltan reste un sujet de préoccupation internationale, en raison de son impact sur les conflits régionaux, l’environnement, et les droits humains. Les actions menées pour assurer une exploitation et un commerce responsables seront cruciales pour l’avenir de ce secteur vital.