Le 23 février 2025, le Sénégal a marqué un tournant dans son histoire médicale en réussissant sa première greffe de moelle osseuse. Réalisée à l’hôpital public de Dakar, cette intervention a été un succès, et le premier patient opéré se porte bien. Cette prouesse médicale offre un nouvel espoir aux patients sénégalais souffrant de cancers du sang, notamment le myélome multiple, le type de cancer le plus répandu dans le pays.
La greffe a été réalisée à l’aide d’un prélèvement de sang du patient, un processus minutieux qui a duré plusieurs heures. À l’aide d’une machine spécialisée, les cellules souches saines ont été extraites, permettant ainsi d’atteindre une régénération sanguine post-chimiothérapie. Cette procédure complexe a permis de remplacer les cellules malades par des cellules saines, offrant au patient une chance de guérison. Ce type d’intervention est encore rare en Afrique, notamment en Afrique de l’Ouest, où cette greffe n’avait jamais été réalisée avant.
Le Sénégal, jusqu’à récemment, envoyait ses patients à l’étranger pour ce type de traitement coûteux et complexe, en raison de l’absence de capacité locale en matière de greffes de moelle osseuse. Cette nouvelle capacité médicale, développée au Centre hospitalier national Dalal Jamm de Guédiawaye, s’inscrit dans un contexte où l’infrastructure médicale sénégalaise se renforce. Avec cette avancée, le Sénégal rejoint ainsi d’autres pays africains comme le Maroc, la Tunisie, le Ghana et l’Afrique du Sud, qui avaient déjà effectué ce type de greffe.
La réussite de cette première greffe de moelle osseuse au Sénégal ouvre de nouvelles perspectives pour la région de l’Afrique de l’Ouest. Le pays pourrait devenir un pôle d’excellence pour les patients de la sous-région, notamment ceux venant des pays voisins où les soins spécialisés sont encore rares. Le projet de renforcer les capacités locales dans le traitement du cancer du sang pourrait réduire la nécessité de recourir à des traitements à l’étranger, accessibles à un nombre restreint de patients en raison de leur coût élevé.
Les implications de cette réussite sont nombreuses, tant pour les patients que pour le système de santé de la région. L’hématologue à l’origine de cette greffe a indiqué que de nombreux patients attendaient avec impatience la possibilité de recevoir des soins au Sénégal. De plus, l’opération représente un modèle de coopération entre les professionnels de santé sénégalais et les technologies médicales internationales. Des témoignages de patients et de leurs familles témoignent de la forte attente pour ce genre de traitement, qui pourrait transformer leur vie.
Bien que la réussite de cette greffe soit une victoire importante, il reste encore des défis à surmonter pour rendre ce type de soins accessible à un plus grand nombre de patients. Le coût des traitements et la formation continue du personnel médical seront des éléments essentiels pour pérenniser cette pratique au Sénégal et dans la sous-région. Les autorités sanitaires devront également développer un système de suivi et d’accompagnement des patients afin d’assurer la durabilité des résultats.