Lundi 16 juin, le siège de la télévision publique iranienne a été partiellement détruit par une frappe israélienne ciblée, en plein cœur du nord-est de Téhéran. L’explosion a interrompu en direct le journal télévisé, semant la panique sur le plateau et parmi les téléspectateurs, alors que les autorités israéliennes avaient quelques heures plus tôt qualifié cette infrastructure de “cible prioritaire”.
La présentatrice lisait une déclaration officielle du Conseil supérieur de la sécurité nationale lorsqu’une puissante détonation a retenti, accompagnée d’un nuage de fumée envahissant le plateau. Quelques minutes auparavant, l’armée israélienne avait publié sur Telegram un message exhortant les habitants du 3e district de Téhéran à quitter la zone, prévenant d’un danger imminent. L’attaque a causé d’importants dégâts matériels, sans que le nombre de victimes ne soit immédiatement communiqué. En réponse, Téhéran a promis de maintenir sa stratégie de frappes ciblées contre les intérêts israéliens.
The Israeli military struck the headquarters of Iranian state television in northern Tehran mid-broadcast on Monday. Footage shows an explosion tearing through the studio, sending a news presenter running for cover as debris falls into frame. https://t.co/QLZYw6UERK pic.twitter.com/nbSPDbKr7M
— The Washington Post (@washingtonpost) June 16, 2025
Cet épisode intervient dans un contexte de tensions extrêmes entre l’Iran et Israël, après plusieurs semaines de frappes réciproques. L’Iran avait récemment visé des sites militaires israéliens en représailles à des attaques sur ses installations nucléaires présumées. Depuis le début de cette escalade, les deux pays s’affrontent sur le terrain militaire comme médiatique, mobilisant leurs appareils sécuritaires et leur propagande respective pour galvaniser l’opinion intérieure.
L’attaque de la télévision d’État, symbole du pouvoir iranien et outil clé de sa communication, marque un tournant symbolique et opérationnel. En touchant une cible civile fortement médiatisée, Israël semble vouloir démontrer sa capacité à frapper en plein centre de la capitale ennemie. Cette posture pourrait cependant entraîner une nouvelle série de représailles iraniennes, avec un risque accru de déstabilisation régionale, notamment au Liban, en Syrie et dans le golfe Persique.
Malgré les dégâts, la télévision d’État a repris ses émissions quelques heures plus tard depuis un autre site, cherchant à minimiser l’impact de l’attaque sur la continuité du service public. Des images filmées par des citoyens montrent les premiers instants de panique suivis de l’organisation rapide d’une cellule de crise. Un reporter est même apparu à l’écran devant les ruines fumantes du bâtiment visé, illustrant la volonté du régime de ne pas céder au choc ni à la peur.
En ciblant une infrastructure médiatique, Israël frappe un outil stratégique autant qu’un symbole. L’attaque vise non seulement à perturber la logistique d’information de l’Iran, mais aussi à envoyer un message politique fort : aucun site n’est hors d’atteinte. Ce choix soulève des interrogations sur le respect des conventions internationales, notamment en matière de protection des infrastructures civiles en temps de guerre, et risque d’alimenter une nouvelle vague de critiques à l’encontre de Tel-Aviv, y compris parmi ses alliés.