Dans la lutte contre le paludisme, le Burkina Faso enregistre une avancée historique avec l’homologation du vaccin R21. Mis au point par des chercheurs burkinabè en partenariat avec l’université d’Oxford, ce vaccin prometteur a reçu l’approbation de l’Agence nationale de régulation pharmaceutique (ANRP) le 24 juillet. Cette nouvelle représente un réel espoir pour les enfants âgés de 0 à 5 ans, les plus vulnérables face à cette maladie dévastatrice.
Des années de recherche aboutissent à un taux de protection élevé
Les équipes de l’unité clinique de Nanoro, située à 90 kilomètres de la capitale Ouagadougou, ont consacré quatre années à la recherche et au développement du vaccin R21. Les essais cliniques réalisés jusqu’à présent ont montré que le vaccin confère une protection de 75% chez les enfants après un an de vaccination, et cette efficacité est maintenue pendant trois ans grâce à une dose de rappel.
Le professeur Halidou Tinto, qui a dirigé ces recherches, souligne l’importance historique de cette avancée. Auparavant, aucun vaccin n’était disponible contre un parasite humain, et atteindre un taux de protection de 75% avec le vaccin R21 représente une avancée majeure. Le chercheur espère que cela accélérera l’élimination du paludisme en Afrique, un objectif ambitieux que l’OMS vise à réaliser d’ici 2030.
Vers une production massive de vaccins
La prochaine étape cruciale consiste à produire 200 millions de doses de vaccin R21 chaque année. Cette tâche a été confiée au laboratoire Serum Institute of India, et les doses devraient être disponibles sur le marché dès 2024. Toutefois, pour que le vaccin puisse être largement utilisé, il doit obtenir l’approbation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui examine actuellement le dossier.
Avant d’être homologué au Burkina Faso, le vaccin R21 avait déjà reçu l’approbation du Nigeria et du Ghana, qui ont pris cette décision en raison de la sécurité et de l’efficacité démontrées par le vaccin. Cette avancée majeure ouvre de nouvelles perspectives pour lutter contre le paludisme en Afrique et pourrait sauver des millions de vies dans les années à venir.