Dans une déclaration solennelle, l’Église catholique a reconnu son rôle dans la perpétuation de l’esclavage et du colonialisme. Le 1er octobre 2024, le cardinal Michael Czerny a lu une lettre du pape François, affirmant que l’Église avait été “complice de systèmes qui ont favorisé l’esclavage et le colonialisme”. Ce geste s’inscrit dans un acte de repentance initié par le Vatican, à la veille d’un sommet mondial sur l’avenir de l’Église.
L’acte de contrition du pape François s’inscrit dans un contexte plus large, où l’Église reconnaît plusieurs “nouveaux péchés”. Sept cardinaux ont été chargés de lire des lettres de pardon concernant divers abus : contre les femmes, les peuples indigènes, la création et la pauvreté. Le cardinal Czerny, en énonçant le péché lié aux peuples indigènes et aux migrants, a souligné les violations des droits humains commises dans le cadre de l’esclavage et du colonialisme, rappelant ainsi les torts de l’Église envers ces communautés.
Ce sommet du Vatican est la deuxième partie de l’Assemblée générale du Synode, un processus lancé en 2023 pour réfléchir sur l’avenir de l’Église. Cet événement réunit des centaines de participants, dont des femmes et des laïcs, pour débattre de questions cruciales telles que la pédocriminalité, le célibat des prêtres ou encore l’homosexualité. Le sommet vise à formuler des recommandations qui seront soumises au pape François, lequel aura le dernier mot sur d’éventuelles réformes doctrinales.
Ce geste du Vatican fait écho à celui de l’Église anglicane en 2023, qui s’était excusée pour son rôle dans l’esclavage et avait lancé un fonds de réparation. Cette initiative anglicane, qui dispose déjà de 120 millions d’euros, vise à dépasser le milliard pour contribuer à des réparations plus larges. La démarche de l’Église catholique s’inscrit dans cette dynamique mondiale de reconnaissance des torts passés et de réparation des injustices historiques.
Le geste de pardon de l’Église catholique pourrait ouvrir la voie à d’autres actions symboliques ou concrètes. Certains observateurs espèrent voir l’Église aller au-delà des excuses et s’engager dans des mesures plus tangibles, comme le soutien aux descendants des victimes de l’esclavage et du colonialisme. Ce sommet pourrait également déboucher sur des réformes plus larges concernant le rôle de l’Église dans les affaires sociales et politiques.
Si les excuses de l’Église sont saluées par certains, d’autres estiment qu’elles arrivent tardivement et qu’elles ne sont pas accompagnées de réparations concrètes. L’avenir dira si ces démarches symboliques suffiront à apaiser les blessures laissées par des siècles de complicité dans l’oppression des peuples colonisés et asservis, ou si des actions supplémentaires seront nécessaires pour rétablir une véritable justice historique.