Le Burundi fait face à une campagne de séparation forcée des couples vivant en concubinage, initiée par les autorités de deux provinces du nord dans une quête de restauration de l’ordre moral et chrétien. Cette opération, décrite par un gouverneur, implique l’expulsion des femmes vivant avec des hommes sans être mariées légalement, soulignant une politique de moralité rigide imposée par l’État.
L’initiative s’inscrit dans une volonté du couple présidentiel, fervents catholiques, de mettre fin à une pratique considérée comme un péché nuisant au développement du pays. Ce mouvement n’est pas nouveau ; il s’appuie sur des précédents établis par l’ancien président Pierre Nkurunziza, illustrant une continuité dans l’engagement politique à lutter contre le concubinage.
L’action contre le concubinage a démarré avec une phase de sensibilisation en novembre 2023, suivie d’une application plus stricte depuis janvier 2024, entraînant l’expulsion de nombreuses femmes de leur domicile. Cette démarche a été appuyée par des dénonciations de voisins et l’intervention des autorités locales, des jeunes miliciens Imbonerakure et des forces de l’ordre, soulignant un effort coordonné pour imposer la norme du mariage légal.
Les conséquences de cette politique sont profondes, affectant des familles entières avec des femmes et des enfants chassés de leur foyer, des séparations forcées et des réintégrations difficiles dans des structures familiales légalement reconnues. Cette opération soulève des questions sur l’équilibre entre les valeurs morales et les droits individuels, ainsi que sur l’impact social de telles mesures.