Les membres du Parlement européen ont approuvé un prêt de 35 milliards d’euros pour soutenir l’Ukraine. Ce financement est unique car il est basé sur les profits générés par les avoirs russes gelés à cause des sanctions contre la Russie. Cette décision avait déjà été validée par les 27 États membres de l’Union européenne, et maintenant, elle a également reçu l’accord des eurodéputés ce mardi.
Avec 518 voix pour, 56 contre et 61 abstentions, les eurodéputés ont voté en grande majorité pour ce prêt à l’Ukraine, qui sera financé par les intérêts générés par les avoirs russes gelés. Ces avoirs représentent 280 milliards d’euros bloqués dans l’Union européenne. Même si saisir directement cet argent est compliqué pour des raisons juridiques, les intérêts qu’ils rapportent, estimés à 2,5-3 milliards d’euros par an, seront utilisés pour financer ce prêt. Ce mécanisme est considéré comme une étape importante pour faire en sorte que la Russie paie pour la guerre en Ukraine.
Ce prêt s’inscrit dans le contexte du soutien de l’Union européenne à l’Ukraine face à l’invasion russe. Depuis le début du conflit, l’UE a imposé des sanctions économiques importantes contre la Russie et a cherché de nouvelles façons d’aider l’Ukraine. Jusqu’à présent, ces efforts étaient surtout centrés sur des sanctions contre des individus et des entreprises russes. L’utilisation des profits des avoirs gelés représente une approche plus audacieuse.
Pour des eurodéputés comme Raphaël Glucksmann, cette décision marque une avancée majeure. Il s’est réjoui en disant que “la Russie commence à payer pour les destructions en Ukraine” et a même appelé à aller plus loin, jusqu’à la saisie de tous les avoirs russes gelés. D’autres, comme le député écologiste Mounir Satouri, pensent qu’il est important de renforcer les sanctions actuelles, notamment en arrêtant totalement d’acheter du gaz et du pétrole russes, car ces revenus continuent de financer le Kremlin.
Cependant, tout le monde n’est pas d’accord avec cette initiative. L’extrême droite européenne s’y oppose fermement. Thierry Mariani, eurodéputé français du groupe Patriotes pour l’Europe, a qualifié ce prêt de “mesure imposée par la Commission européenne pour soutenir un État qui était déjà gangrené par la corruption avant la guerre”. Cette critique montre que les tensions sont toujours présentes au sein du Parlement européen sur la question du soutien à l’Ukraine.