Le BRDC, regroupant les principaux leaders de l’opposition en République centrafricaine, persiste dans son intention d’organiser une marche pacifique le vendredi 14 juillet à Bangui pour protester contre le projet de nouvelle Constitution dont le contenu a été récemment dévoilé. Cependant, les autorités gouvernementales ont émis jeudi 13 juillet une interdiction de rassemblement, invoquant la “situation sécuritaire” ainsi que le “caractère subversif” de cette initiative de la part du BRDC. Malgré cela, l’opposition maintient sa volonté de manifester.
Le porte-parole du BRDC, Martin Ziguele, a déclaré dans un communiqué publié jeudi avoir adressé à plusieurs reprises des demandes aux autorités pour encadrer la marche, mais n’a reçu aucune réponse, à l’exception de l’interdiction émise par le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique. Martin Ziguele a également averti la communauté internationale des éventuelles conséquences qui pourraient découler de ces manifestations prévues vendredi.
Un autre sujet de préoccupation soulevé par Martin Ziguele concerne le “silence” de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca), à laquelle l’opposition affirme également avoir fait appel pour assurer la sécurité de la marche. Crépin Mboli-Goumba, coordinateur du BRDC, dénonce une partialité : “Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté une résolution mandatant la Minusca pour assurer la protection des acteurs politiques de notre pays. La Minusca aurait au moins pu nous répondre en disant qu’elle n’était pas en mesure de garantir notre sécurité. Mais jusqu’à présent, nous avons eu droit à un silence méprisant. Nous demandons que la Minusca puisse assurer la sécurité de nos militants, c’est-à-dire des Centrafricains qui se lèvent et exercent leur droit constitutionnel. Nous ne demandons pas trop, ni à la Minusca ni aux forces de l’ordre.”
De son côté, le gouvernement, interrogé, se conforme aux déclarations du communiqué du ministère de l’Intérieur, mettant en garde les auteurs, complices et commanditaires qui persisteraient dans cette “manœuvre déstabilisatrice”.