L’entretien de plus de trois heures donné par Emmanuel Macron sur TF1, le 13 mai, a déchaîné les critiques de l’opposition. Nombreux sont ceux qui estiment qu’aucune annonce majeure n’a émergé de cet échange. À gauche, le chef de l’État a été accusé de ne pas avoir abordé les problématiques sociales avec la profondeur attendue, tandis qu’à droite et à l’extrême droite, son refus d’organiser un référendum sur l’immigration a provoqué une vive polémique.
À gauche, les déceptions étaient palpables. Marine Tondelier, la dirigeante des Écologistes, a dénoncé un entretien “sans nouveauté”, soulignant que le président s’était plutôt contenté de se féliciter des politiques en place sans proposer de réelles solutions. À l’extrême gauche, Jean-Luc Mélenchon et ses partisans ont également exprimé leur mécontentement. Le leader des Insoumis a critiqué la vacuité des échanges et a regretté l’absence d’engagement sur des réformes majeures comme la nationalisation d’Arcelor Mittal ou un référendum sur les retraites.
Cette interview intervient dans un climat politique tendu, où le gouvernement de Macron, déjà affaibli par des réformes controversées, peine à trouver un consensus. Plusieurs acteurs politiques, comme Olivier Faure du Parti socialiste, ont reproché au président de ne pas prendre de position ferme sur des enjeux internationaux comme la situation à Gaza, ou de fermer la porte à l’idée d’un référendum sur les retraites. L’ancien président François Hollande a même ironisé sur la posture de Macron, suggérant qu’il tentait de jouer le rôle d’un Premier ministre en fin de mandat.
La question du référendum sur l’immigration a été au cœur des débats. Macron a rejeté cette option, arguant qu’il ne souhaitait pas céder à la pression populiste. Cependant, ce refus a fait grincer des dents, notamment parmi les membres de la droite et de l’extrême droite, qui voient dans cette décision un signe d’impopularité grandissante du président. Selon Laurent Wauquiez, le “macronisme” semble à bout de souffle, et la fronde contre le président se fait plus bruyante à chaque occasion.
Les attaques ne se sont pas limitées à la gauche. Robert Ménard, maire divers droite de Béziers, a estimé que Macron était déconnecté des réalités des Français, et son interview n’a fait qu’accentuer ce fossé. Du côté du Rassemblement National, Jordan Bardella a exprimé sa frustration, dénonçant un “bavardage vain” et soulignant l’absence de propositions concrètes face à des enjeux majeurs, notamment l’immigration.
La question du dialogue social a également occupé une place importante dans les critiques. Fabien Roussel, le secrétaire du Parti communiste, a mis en lumière l’incapacité de Macron à engager une réelle discussion avec les syndicats. Son échange avec Sophie Binet de la CGT a été perçu comme un symbole de l’inefficacité de ses réformes sociales. Selon lui, pendant que Macron s’autocongratule, la France attend toujours des mesures concrètes.