En janvier 2024, à Madagascar, plusieurs mandats électoraux arriveront à terme, celui du président de la République tout d’abord, mais également ceux des quelque 1 700 maires de l’île et de leurs conseillers municipaux. Mais à un an de l’échéance, l’organisation des élections communales semble être occultée par les discussions autour de la présidentielle.
La Commission électorale nationale indépendante (Céni) se fait discrète sur le sujet, ce qui inquiète sérieusement les organisations de la société civile.
« C’est un droit des citoyens et des politiciens de savoir si, cette année, il y aura une élection et quelle(s) élection(s) », insiste Robert Namearison, président national du KMF Cnoe, organisation de la société civile très active en matière d’observation de la vie publique et d’éducation des citoyens.
Piétinement du processus démocratique ?
Robert Namearison tape du poing sur la table et précise que l’hypothèse avancée d’un possible report est perçue comme un piétinement du processus démocratique : « Pour nous, la société civile et surtout pour le KMF Cnoe, aucun prétexte n’est acceptable pour reculer ou annuler une élection, que ce soit politique ou financier. C’est au gouvernement de trouver les solutions en collaboration avec la Céni. Il faut avoir deux élections, avant janvier 2024 et, à notre avis, ne surtout pas abandonner l’élection de proximité qu’est l’élection communale. On peut l’organiser avec le 2e tour de la présidentielle pour respecter l’échéance donnée par la loi. Il faut avoir cet esprit-là ! »
Ce report, déjà annoncé par certains médias malgaches, n’est cependant pas confirmé par le président de la Céni, Dama Andrianarisedo: « Pour le moment, ce n’est pas encore acté », dit-il. Néanmoins : « Le budget pour l’élection communale n’est pas encore inscrit dans le budget de la loi de finances initiale. C’est en cours de réflexion. Vous serez informés dans les jours qui viennent. »
La société civile se dit navrée
D’après l’institution électorale, un chronogramme pour les deux élections devrait être proposé, la semaine prochaine, au gouvernement.
De son côté, la société civile se dit navrée que la sonnette d’alarme, tirée en 2022, au sujet de l’organisation des élections, n’ait pas été prise au sérieux. En guise de solution à ce chevauchement exceptionnel de calendrier électoral, elle avait alors proposé d’avancer les élections communales vers mai 2023, pour avoir le temps d’organiser ensuite l’élection présidentielle en fin d’année. Une proposition qui n’avait pas eu d’écho.