Après avoir été interdits de se rassembler au Magro Behoririka, dans le centre d’Antananarivo vendredi, les partisans du TIM, parti de l’ancien président Marc Ravalomanana, ont pu se réunir en périphérie de la capitale, samedi 25 février. Un meeting pour redynamiser les bases et sensibiliser partisans et sympathisants à s’inscrire sur la liste électorale, alors que les opérations de refonte se poursuivent. Un rassemblement qui s’est déroulé sans incident, mais en présence d’un déploiement de membres des forces de l’ordre aux alentours.
Des partisans venus des 26 communes du district d’Antananarivo-Atsimondrano se sont réunis dans l’enceinte du Magro Tanjombato, magasin appartenant à l’ancien président de la République, Marc Ravalomanana. Dans leurs mains, un tract indiquant comment s’inscrire sur la liste électorale et incitant à signaler les éventuels cas de doublons, d’inscriptions de personnes décédées ou mineures.
« L’élection approche et c’est le moment d’expliquer à tous les membres du TIM toutes les consignes. On surveille de près cette refonte de la liste, car lors de la précédente élection, on a constaté beaucoup d’irrégularités dans la liste électorale », explique Oliva Andriantsoa Nasandratra, membre des Jeunes TIM (Tiako I Madagasikara).
Après un culte et un discours du député du district, c’est l’ancien chef de l’État, portant sa fameuse cravate rouge, qui a pris la parole. « C’est très important d’avoir la liste réelle et aussi d’éviter les manipulations de la liste électorale. Donc le message est clair aujourd’hui, c’est d’aller voir si votre nom est bien inscrit et si les normes sont respectées. Ensuite, nous sommes actuellement dans une année d’élection et nous allons travailler ensemble. Donc, j’appelle aussi les autres partis à nous rejoindre. Pour gagner, il faut travailler ensemble », a déclaré Marc Ravalomanana.
Des « mesures d’intimidation » dénoncées par le TIM
L’ex-président malgache n’a pas confirmé sa candidature, réclamée par ses partisans. Il dit attendre la décision du congrès national du parti. En début de semaine, dans une lettre adressée au Premier ministre, le TIM avait dénoncé un manque de respect de la neutralité de l’Administration et des « mesures d’intimidation, d’interdiction, d’annulation et de perturbations » des activités et des rassemblements du parti.
« J’ai dit directement au Premier ministre que ’’nous sommes invités par la Céni (Commission électorale nationale indépendante pour la transition) à sensibiliser les électeurs à s’inscrire sur la liste, mais c’est vous qui avez donné l’ordre d’empêcher les électeurs de venir dans des rassemblements comme celui-ci.’’ Donc, j’étais très étonné hier [vendredi 24 février, NDLR], parce que si on veut mobiliser les gens, il faut aller dans les marchés ou bien dans la rue. (…) Ici, il y a toujours des intimidations, des provocations, mais la Constitution malgache donne la liberté d’expression et surtout la liberté de manifestation au niveau des partis politiques », a indiqué Marc Ravalomanana.
Joint au téléphone, le préfet d’Antananarivo fait savoir que le rassemblement prévu vendredi au Magro, situé en centre-ville, n’a pas été autorisé « pour éviter les risques de perturbation de la circulation et des activités des marchands ». L’autorisation pour le meeting de ce samedi, en périphérie de la capitale, a été accordée « au nom du respect de la démocratie », a-t-il précisé.