À une semaine du premier tour de la présidentielle à Madagascar, la présidente de l’Assemblée nationale a provoqué une onde de choc en demandant, le 9 novembre 2023, la suspension immédiate de l’élection. Cette décision intervient dans un contexte tendu marqué par des manifestations régulières de l’opposition depuis plus d’un mois.
Le 10 novembre, plus de 700 personnes issues de divers horizons ont répondu à cet appel, se rassemblant à l’Assemblée nationale pour soutenir la demande de suspension. Suite à cette mobilisation, la cheffe de la chambre basse et le conseil des églises chrétiennes ont appelé « toutes les forces vives de la nation » à une concertation d’urgence, laquelle a duré six heures et a réuni des personnalités politiques, des notables, des figures religieuses, des organisations de la société civile, et bien d’autres.
Dans ce contexte, il est impératif de rappeler la situation politique précaire qui prévaut à Madagascar. Les participants à la réunion ont exprimé leur inquiétude quant à la tenue de l’élection présidentielle prévue le 16 novembre, soulignant la nécessité de prendre une décision rapide pour éviter une crise plus profonde.
Les différentes personnalités intervenant lors de la réunion ont évoqué les perspectives incertaines liées à la tenue de l’élection dans ce climat tendu. Après six heures de discussions, la décision est tombée : les élections doivent être reportées pour permettre la préparation d’un nouveau processus, jugé « propre et accepté par tous ». Une résolution en ce sens devrait être présentée dans les prochains jours à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et aux instances décisionnaires du pays.
Le président en exercice, Andry Rajoelina, a réagi avec fermeté à cette demande de report. En meeting à l’autre bout du pays, il a catégoriquement rejeté toute idée de changement dans le calendrier électoral, soulignant la volonté de son parti de maintenir le scrutin le 16 novembre, malgré les tensions persistantes.
Le gouvernement, par le biais d’une déclaration, a qualifié la demande de suspension de tentative de coup d’État institutionnel. Il a exhorté la population à exercer son devoir de citoyen en se rendant massivement aux urnes. Ces développements soulignent une escalade des tensions politiques à Madagascar à l’approche de l’élection présidentielle.