Dans un nouvel épisode de tension politique à Madagascar, une marche pacifique organisée par les candidats à la présidentielle réunis dans “le collectif des 11” a été durement réprimée par les forces de l’ordre. La manifestation, qui a eu lieu le samedi 7 octobre dans la capitale, Antananarivo, visait à exprimer leur mécontentement envers le gouvernement en place. Cependant, elle a rapidement dégénéré en chaos, avec les forces de l’ordre faisant usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants, composés de plus d’un millier de personnes.
Parmi les manifestants se trouvaient les sept candidats du collectif, et la marche était censée se dérouler de manière pacifique. Cependant, elle a pris une tournure inattendue lorsque des tirs de grenades lacrymogènes ont été utilisés pour disperser la foule. Le candidat Roland Ratsiraka a déclaré : “Nous avons été piégés. La police nous a aidés à avancer. Tout à coup, une voiture est sortie et ils ont tiré.” Le candidat Marc Ravalomanana a également été légèrement blessé au tibia lors de l’incident.
Cette répression brutale de la manifestation pacifique a suscité des critiques de la part des candidats de l’opposition. Le candidat Hajo Andrianainarivelo a dénoncé cette escalade de violence en affirmant : “C’était une marche pacifique. La réponse en face a été la répression à travers des rafales de bombes lacrymogènes. Ce n’est pas étonnant parce que c’est un gouvernement de voyous. Les forces de l’ordre doivent protéger la population. Nous allons continuer à descendre dans la rue, mais désormais… dans tout Madagascar.”
Pendant ce temps, le Conseil œcuménique des églises chrétiennes de Madagascar (FFKM) a tenté d’organiser des discussions avec des représentants d’Andry Rajoelina, actuel président malgache. Cependant, plusieurs porte-paroles du collectif des 11 ont décidé de quitter la table des négociations en signe de protestation. Rivo Rakotovao, président national du parti HVM, a déclaré : “Il y a des gens qui ont été bousculés, qui sont actuellement à l’hôpital, c’est inadmissible. C’est le moment de dire ‘non, on arrête’. Et c’est pour dire ça que je suis sorti de cette table de négociations.” Malgré ces tensions, les dirigeants religieux ont exprimé leur confiance et annoncé la reprise de la médiation dès ce lundi.
La marche pacifique organisée par l’opposition à Madagascar a rapidement dégénéré en un affrontement violent avec les forces de l’ordre. Cette escalade de violence met en lumière les tensions politiques persistantes dans le pays. Alors que les négociations politiques restent fragiles, l’avenir de Madagascar demeure incertain, avec des défis majeurs à relever pour parvenir à une résolution pacifique des conflits politiques en cours.