38%. C’est le taux de participation au référendum sur la nouvelle constitution au Mali, selon les chiffres annoncés par l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE).
Ce bilan provisoire comptabilise à la fois le taux de participation sur le territoire national et à l’étranger. Bien que les résultats soient encore attendus, ce taux de participation qui ne prend pas encore en compte le vote anticipé des forces de sécurité est déjà supérieur de 11 points aux 27% annoncés par la Mission d’observation électorale.
Marqué par une crise sécuritaire majeure alimentée par les groupes terroristes qui mènent des attaques contre l’armée et les civils, le Mali est depuis longtemps divisé entre les zones contrôlées par le gouvernement, celles contrôlées par les groupes armés qui revendiquent une autonomie et les organisations terroristes. Malgré les multiples opérations lancées par le pouvoir depuis l’arrivée du colonel Assimi Goïta à la tête du pays, une partie du vaste territoire malien échappe encore au contrôle de l’Etat.
D’après plusieurs organisations opposées au référendum qui s’est tenu le 18 juin dernier, de nombreuses irrégularités auraient déjà entaché la validité du scrutin. « On a constaté qu’il y a beaucoup d’endroits où les gens n’ont pas pu aller voter, et on a constaté des fraudes massives. Par exemple, là où il y a des déplacés, dans le Nord et dans la région de Mopti, les gens ne sont pas présents, mais on a des vidéos où l’on voit des gens émarger à la place des autres. Au-delà de tout cela, lors du vote des militaires qui s’est passé par anticipation, il n’y avait pas de liste électorale, il n’y avait pas de liste d’émargement, tu venais et tu votais comme bon te semble. Ça décrédibilise le scrutin. Les autorités doivent annuler purement et simplement cette élection » soulignait au micro de Rfi, Youssouf Daba Diawara de la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko (CMAS). Au sein du Front uni contre le référendum, ce mouvement avait milité pour voter contre l’adoption de la nouvelle constitution malienne.