Trois personnes ont trouvé la mort dans le sud de la Mauritanie après avoir été arrêtées à la suite d’émeutes liées à des contestations électorales. Le gouvernement a annoncé ces décès survenus après la proclamation de la victoire du président sortant, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, à la présidentielle.
Les troubles se sont intensifiés à Kaédi, dans la vallée du fleuve Sénégal, où des actes de pillage et de vandalisme ont éclaté dans la nuit de lundi à mardi. Face à ces violences, les forces de sécurité ont affronté les émeutiers, procédant à de nombreuses arrestations, selon un communiqué du ministère de l’Intérieur. Deux des personnes arrêtées sont décédées en détention, tandis que la troisième est morte plus tard à l’hôpital.
Les émeutes surviennent dans un contexte de forte contestation après l’annonce des résultats provisoires de l’élection présidentielle, qui donne une large victoire à M. Ghazouani dès le premier tour avec 56,12% des voix. Biram Dah Abeid, arrivé deuxième, a dénoncé des fraudes et a exprimé ses condoléances aux familles des victimes. Il appelle les Mauritaniens à manifester pacifiquement contre ce qu’il qualifie de mascarade électorale.
Le gouvernement a promis une enquête transparente pour faire la lumière sur les décès des manifestants. Par ailleurs, Biram Dah Abeid a tendu la main au pouvoir, suggérant que la crise ne peut être résolue que par un dialogue entre les parties. Les appels à manifester se multiplient, mais les autorités insistent sur le maintien de l’ordre.
Malgré le retour au calme à Nouakchott et l’ouverture des commerces, l’internet mobile reste coupé depuis la nuit de lundi à mardi. Cette coupure rappelle les mesures similaires prises lors des élections de 2019, qui avaient également été marquées par des troubles et une interruption d’internet pendant plusieurs jours.
La Mauritanie, pays de 4,9 millions d’habitants, a été relativement épargnée par les attaques jihadistes depuis 2011, contrairement à ses voisins sahéliens comme le Mali. Si les résultats de l’élection sont confirmés par le Conseil constitutionnel, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, au pouvoir depuis 2019, dirigera le pays pour un nouveau mandat de cinq ans.
Située entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne, la Mauritanie se distingue comme un espace de stabilité dans une région marquée par l’insécurité et les coups d’État. De plus, le pays se prépare à devenir un important producteur de gaz, ce qui pourrait renforcer son rôle économique et géopolitique dans les années à venir.