Aux premières heures du putsch, le Mali et le Burkina Faso se sont montrés solidaires aux militaires qui ont pris le pouvoir au Niger. Les deux pays ont depuis renforcé leur appui, en dépêchant plusieurs délégations en vue de préparer un plan de riposte contre une éventuelle intervention armée.
Le Niger a validé la riposte proposée par le Mali et le Burkina Faso, en réponse à une opération armée contre les putschistes. C’est ce qu’a indiqué, jeudi 24 août, Oumarou Ibrahim Sidi, secrétaire général adjoint du ministère nigérien des Affaires étrangères.
Selon Oumarou Ibrahim Sidi, le président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), le général A. Tchiani a en effet « signé deux ordonnances ».
Celles-ci « autorisent les forces de défense et de sécurité du Burkina Faso et du Mali à intervenir en territoire nigérien en cas d’agression ». Une décision saluée par le Mali et le Burkina Faso.
Jeudi, une délégation conjointe conduite par les ministres des Affaires étrangères de ces deux pays a été reçue à Niamey, pour une séance de travail.
Avec les autorités du Niger, ils ont décidé de coordonner leurs actions sur le plan sécuritaire en vue d’apporter une réponse adéquate à la menace terroriste, à l’extrémisme violent ainsi qu’à une éventuelle intervention militaire au Niger.
Etant tous en proie aux attaques terroristes depuis plusieurs années, les trois pays veulent également mettre en place un « secrétariat conjoint », afin de gérer au mieux ces questions de haute importance.
Cette annonce, faut-il le souligner, intervient dans un climat sous-régional tendu. La CEDEAO, qui a activé sa Force en attente pour réinstaller le président Bazoum au pouvoir, a indiqué qu’elle était ouverte aux négociations. L’institution espère toujours voir le Niger revenir à la normalité constitutionnelle.
Le 21 août dernier, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a suspendu le pays de ses instances. L’instance de l’UA a en outre félicité les sanctions et décisions prises à l’encontre du Niger. De leur côté, les militaires regroupés au sein du CNSP, soutenus par le Mali et le Burkina Faso continuent de dénoncer des sanctions « injustes et inhumaines ».