Le lundi 3 mars 2025, le général Abdourahamane Tiani, président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) du Niger, a présidé la cérémonie officielle de l’hissage du drapeau de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES) au palais de la présidence de Niamey. Cet événement marque un tournant dans l’intégration des trois pays fondateurs de l’AES : le Niger, le Mali et le Burkina Faso.
Cette cérémonie symbolique, à laquelle ont assisté des membres du gouvernement et du CNSP, témoigne de l’engagement croissant des pays du Sahel pour un renforcement de leur coopération. Soumana Boubacar, directeur de cabinet du président Tiani, a souligné l’importance de cet événement en déclarant que la montée du drapeau est un signe clair du “progrès dans la concrétisation” de la Confédération. Selon lui, cette initiative n’en est qu’à ses débuts et de nouvelles étapes suivront pour renforcer cette alliance régionale. “Nous allons continuer à avancer de jour en jour, et cette confédération devient de plus en plus une réalité”, a-t-il affirmé.
La création de l’AES est une réponse directe aux tensions croissantes entre ces trois pays du Sahel et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), notamment après les sanctions imposées par l’organisation sous-régionale en raison des coups d’État militaires. Le Mali, le Burkina Faso et le Niger, après avoir quitté la CEDEAO, ont décidé de se regrouper sous cette nouvelle confédération en juillet 2024. Leur objectif est de renforcer leur sécurité collective et leur coopération politique et économique face à des défis régionaux communs, tout en s’affranchissant des pressions extérieures.
La montée du drapeau de l’AES au Niger marque donc une avancée symbolique, mais aussi un engagement tangible vers un futur qui pourrait changer le visage de la coopération en Afrique de l’Ouest. Cette confédération pourrait jouer un rôle de plus en plus important dans les relations politiques et économiques de la région. À terme, elle pourrait élargir son influence, voire intégrer d’autres pays du Sahel, créant ainsi un bloc plus puissant capable de peser dans les négociations régionales et internationales.
L’AES est donc plus qu’une simple initiative diplomatique ; elle pourrait entraîner des répercussions majeures sur la dynamique régionale. Les trois pays membres pourraient bénéficier de mécanismes de défense collective, mais aussi d’opportunités économiques nouvelles, notamment grâce à des projets d’infrastructure partagés. Toutefois, des défis subsistent : la gestion des tensions internes et l’intégration des différentes politiques nationales au sein d’une structure commune devront être surmontés pour assurer la pérennité de cette alliance.
Bien que les gouvernements du Mali, du Burkina Faso et du Niger expriment une forte volonté de renforcer l’AES, la réaction internationale reste mitigée. D’un côté, certains acteurs extérieurs considèrent cette initiative comme un moyen pour ces pays de se soustraire à l’influence occidentale, tandis que d’autres estiment qu’elle pourrait déstabiliser davantage une région déjà fragilisée par des conflits armés. Sur le terrain, certains observateurs notent une forte adhésion populaire à l’idée de renforcer les liens au sein du Sahel, mais soulignent également les défis internes de ces nations face aux crises socio-économiques persistantes.
▶️ Le drapeau de l'AES hissé à Niamey devant le Président Tiani, une première
Cette cérémonie officielle de levée du drapeau de l'Alliance des États du Sahel a eu lieu ce 3 mars. L'événement a réuni nombre de hauts responsables.
La semaine dernière, ce nouveau symbole des… pic.twitter.com/beloa6aWqE
— Sputnik Afrique (@sputnik_afrique) March 3, 2025