Les autorités nigériennes ont confirmé le sabotage d’une partie d’un oléoduc transportant du pétrole brut vers le Bénin, revendiqué par un mouvement rebelle. Cet acte a été perpétré dans la nuit du 16 au 17 juin, dans le département de Tesker, au centre-est du pays.
Selon Télé Sahel, la télévision publique nigérienne, des individus malintentionnés ont saboté une partie du pipeline. Le gouverneur de la région de Zinder, le colonel Issoufou Labo, a déclaré que des informations et indices sur les présumés auteurs ont déjà été réunis. Il a ajouté que “tous ceux qui ont contribué à cet acte terroriste seront interpellés et jugés”.
Le Front Patriotique de Libération (FPL), un mouvement rebelle créé en août 2023, a revendiqué cette attaque. Ce groupe lutte pour la libération du président nigérien Mohamed Bazoum, renversé par un coup d’État en juillet dernier. Mahamoud Sallah, leader du FPL, avait menacé de faire sauter des installations pétrolières pour demander la libération du président déchu.
Télé Sahel a montré des images d’une marée noire s’étendant sur plus de 370 mètres en pleine brousse, causée par l’attaque. La fuite de pétrole a entraîné la mort de nombreux oiseaux et a endommagé une importante superficie de la végétation locale. En outre, six soldats chargés de surveiller l’oléoduc ont été tués dans une attaque le 12 juin.
L’oléoduc, long de près de 2 000 km, est crucial pour les économies du Niger et du Bénin. Il transporte le pétrole du gisement d’Agadem, situé au nord-est du Niger, jusqu’au port de Sèmè-Kpodji au Bénin. La China National Petroleum Corporation (CNPC) et l’entreprise chinoise Wapco sont les principaux partenaires du projet.
Cet oléoduc se trouve également au cœur de tensions diplomatiques entre le Niger et le Bénin. Les relations entre les deux pays sont particulièrement tendues depuis le coup d’État ayant renversé le président Bazoum. La poursuite des violences pourrait compromettre les opérations pétrolières essentielles pour les deux nations.