Une attaque terroriste d’une rare violence a coûté la vie à environ trente soldats nigériens dimanche dernier. L’assaut a visé le poste avancé des Forces armées nigériennes (FAN) à Eknewane, dans le nord-ouest du pays, près de Tahoua. Les assaillants, équipés d’armes lourdes et montés sur des motos, ont pris de court les militaires, semant la mort et la désolation.
Selon des sources sécuritaires locales, les terroristes ont détruit plusieurs véhicules et saisi un important arsenal militaire. Un officier de police, sous couvert d’anonymat, a confié que « près d’une trentaine de corps ont été inhumés à Tahoua », sans compter les soldats probablement enterrés sur place à Eknewane. L’attaque, bien organisée, témoigne d’une montée en puissance des groupes armés opérant dans la région.
Cette attaque s’inscrit dans un contexte sécuritaire extrêmement tendu dans le nord-ouest du Niger. La zone de Tahoua, située aux confins du Mali et du Burkina Faso, est régulièrement ciblée par des groupes jihadistes affiliés à l’État islamique ou à Al-Qaïda. Depuis des années, les Forces armées nigériennes tentent de contenir les incursions violentes qui déstabilisent les populations locales et fragilisent les efforts de développement.
L’ampleur et la violence de cette attaque soulignent les défis auxquels fait face le Niger en matière de sécurité. Les autorités militaires et politiques devront revoir leurs stratégies pour mieux protéger leurs bases avancées et leurs soldats. Les experts redoutent que cette attaque ne marque le début d’une nouvelle phase d’intensification des violences dans la région.
Sur le terrain, les habitants expriment une peur croissante face à l’insécurité persistante. Plusieurs d’entre eux, interrogés par téléphone, rapportent des scènes de chaos et d’exode de civils fuyant la zone d’Eknewane. « Nous avons entendu des détonations toute la nuit, et au matin, il n’y avait plus personne », témoigne un habitant. Ce drame met en lumière l’urgence de renforcer la présence militaire et les moyens de défense dans ces zones reculées du pays.