Huit soldats nigérians ont perdu la vie le 4 janvier dans une attaque menée par les jihadistes de l’État Islamique en Afrique de l’Est (Iswap) contre une base militaire à Sabon Gari, dans le district de Damboa, au nord-est du Nigeria. L’assaut, marqué par des violences intenses, a également vu la destruction de la base et d’importantes pertes matérielles.
L’attaque, survenue à l’aube, a été perpétrée par des assaillants à bord de camions et de motos. Ces derniers ont pénétré dans l’enceinte militaire après un « combat acharné » contre les soldats nigérians. La base a été incendiée, des véhicules détruits, et des armes ainsi que des munitions volées. En réponse, une intervention aérienne rapide depuis Maiduguri a permis de neutraliser 34 jihadistes, de récupérer 23 fusils AK-47 et plus de 200 cartouches, selon l’armée.
Cette attaque illustre une nouvelle fois la menace constante que posent Boko Haram et son groupe dissident Iswap dans la région du lac Tchad. Depuis plus de dix ans, ces groupes mènent des actions violentes, plongeant le nord-est du Nigeria dans une instabilité chronique. L’armée nigériane, bien que régulièrement déployée, peine à éradiquer ces factions armées qui exploitent la porosité des frontières régionales.
Le président nigérian, Bola Tinubu, a salué « l’intervention rapide et efficace » de l’armée de l’air et a ordonné une enquête approfondie sur cet incident. Il a également appelé les forces armées à intensifier leur lutte contre les terroristes en adoptant une posture proactive visant à frapper directement les bases des insurgés.
Malgré les succès revendiqués par l’armée dans la neutralisation des jihadistes, ces attaques soulignent les défis persistants auxquels le Nigeria est confronté. L’accès des groupes armés à des armes et la capacité de mener des attaques coordonnées continuent d’alimenter l’insécurité dans la région.
Des habitants de la région ont exprimé leur peur face à cette recrudescence de violence. Selon eux, la coopération accrue entre les forces armées et les communautés locales pourrait être une solution pour anticiper et prévenir de telles attaques. Toutefois, sans une stratégie régionale coordonnée impliquant les pays voisins, l’éradication de la menace jihadiste demeure incertaine.