La raffinerie de Dangote, considérée comme la plus grande d’Afrique, fait face à une situation tendue. L’entreprise a récemment confirmé avoir procédé à une vague de licenciements, justifiée par des préoccupations de sécurité et des actes qualifiés de sabotage au sein de certaines unités de production.
Selon la direction, cette décision entre dans le cadre d’une réorganisation destinée à protéger l’intégrité des installations et à améliorer l’efficacité opérationnelle. Aucune précision n’a été donnée sur le nombre exact de salariés concernés.
Mais le syndicat nigérian PENGASSAN (Petroleum and Natural Gas Senior Staff Association of Nigeria) dénonce une mesure massive et injustifiée. Il avance un chiffre bien plus élevé : plus de 800 employés licenciés, selon lui pour des raisons liées à leur appartenance syndicale. Le syndicat accuse par ailleurs la raffinerie de vouloir remplacer ces travailleurs locaux par environ 2 000 employés étrangers, en majorité venus d’Inde — une accusation rejetée par l’entreprise, qui affirme respecter les normes internationales du travail.
Ce climat de tension sociale intervient alors que l’unité de production d’essence de la raffinerie est à l’arrêt depuis fin août pour des travaux de maintenance, avec un redémarrage attendu dans deux à trois mois. En attendant, les exportations de fioul ont augmenté, une dynamique fréquente lors des phases de réparation dans ce type d’installation.
Mise en service en janvier 2024, la raffinerie Dangote, d’une capacité impressionnante de 650 000 barils par jour, joue un rôle stratégique dans le marché pétrolier régional et mondial. Mais cette crise interne pourrait fragiliser son image et relancer le débat sur la gouvernance sociale des grands projets industriels au Nigeria.