Trois jours après sa nomination par le président Félix Tshisekedi, le général major Évariste Kakule Somo a officiellement pris ses fonctions en tant que gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu. La cérémonie d’investiture s’est tenue ce vendredi 31 janvier à Beni, loin du chef-lieu provincial habituel, Goma, où la présence du M23 et des militaires rwandais complique la situation sécuritaire. En conséquence, Beni a été désignée temporairement comme centre administratif régional.
Lors de son allocution, le général Kakule Somo a insisté sur sa détermination à restaurer l’autorité de l’État dans la région, affirmant son engagement à reprendre le contrôle des zones sous emprise rebelle. Il a également annoncé son intention de rejoindre Goma dès que possible, soulignant l’urgence d’une réponse coordonnée face aux violences qui secouent la province. Son prédécesseur, le général Peter Cirimwami, est mort au combat la semaine dernière sur la ligne de front entre Goma et Sake.
Le Nord-Kivu est au cœur d’un conflit armé opposant les forces gouvernementales et leurs alliés aux rebelles du M23, soutenus par le Rwanda selon Kinshasa. Depuis plusieurs mois, les combats se sont intensifiés autour de Goma, provoquant une crise humanitaire majeure. Selon l’ONU, au moins 700 personnes ont été tuées et 2 800 blessées entre le dimanche 26 et le jeudi 30 janvier, un bilan qui pourrait s’alourdir avec la découverte de nouvelles victimes et l’impact des munitions non explosées.
Le nouveau gouverneur militaire devra relever plusieurs défis majeurs, notamment la sécurisation de Goma et la stabilisation de la province. L’objectif principal demeure la reconquête des zones sous occupation rebelle, mais la mission s’annonce périlleuse face à des forces bien organisées et lourdement armées. La collaboration avec les groupes d’autodéfense wazalendo, alliés de Kinshasa, sera un facteur clé dans la stratégie militaire à venir.
Si la nomination du général Kakule Somo marque un tournant, les habitants de la région restent inquiets quant à l’issue du conflit. Les combats incessants ont provoqué des déplacements massifs de populations et aggravé une situation humanitaire déjà critique. La communauté internationale, notamment les Nations unies, exhorte à une désescalade et à un dialogue entre les parties, bien que les efforts diplomatiques peinent à porter leurs fruits.
Avec une situation explosive sur le terrain, la marge de manœuvre du général Kakule Somo demeure étroite. Sa capacité à coordonner les forces loyalistes et à rétablir l’ordre dépendra autant de la stratégie militaire que du soutien du pouvoir central et des partenaires internationaux. L’avenir du Nord-Kivu reste suspendu à l’évolution des combats et à une éventuelle reprise des pourparlers pour une sortie de crise durable.