La Chine et la Russie ont empêché, jeudi 26 mai, le Conseil de sécurité d’imposer plus de sanctions à la Corée du Nord à l’ONU, alors que celle-ci multiplie les essais de missiles balistiques depuis le début de l’année. Un double veto donc pour un projet de résolution américain, soutenu par treize membres, et qui proposait de cibler un groupe de hackers lié au régime nord-coréen, de bannir les exportations de pétrole et de tabac vers Pyongyang.
En apparence, c’est la première fois que le Conseil de sécurité se divise publiquement depuis qu’il a commencé à imposer des sanctions à Pyongyang, en 2006. Les États-Unis, qui président le Conseil et qu’on savait impatients de cibler la Corée du Nord, ont mis au vote cette proposition de nouvelles sanctions alors que la veille encore, Pyongyang a procédé à trois tirs de missiles balistiques.
Un Conseil bloqué depuis 2018
La Chine et la Russie ne l’ont pas suivie et ont officialisé, enfin, les divisions sous-jacentes au Conseil sur le dossier nord-coréen. Car ce dossier est gelé depuis bien plus longtemps. En 2017, Donald Trump avait convaincu les deux pays d’imposer des restrictions à leur protégé, mais après le fiasco des voyages à Singapour et au Vietnam qui n’avaient débouché sur rien, Pékin en a voulu à Washington de lui avoir forcé la main, et refuse désormais d’entendre parler de sanctions – une escalade non productive, selon elle.
Le Conseil était donc bloqué depuis trois ans. Si ce veto peut donner l’impression au leader coréen qu’il est libre de faire proliférer son programme nucléaire en toute impunité, l’administration Biden refusait de laisser le Conseil silencieux plus longtemps.