Confrontés notamment aux défis fonciers, financiers et climatiques, les acteurs de ce secteur sollicitent un meilleur accompagnement des pouvoirs publics pour mieux alimenter les marchés.
Le Cameroun est un pays essentiellement agricole. Pourtant, il importe encore aujourd’hui une quantité importante de sa nourriture. Par ailleurs, l’investissement actuellement consacré à l’agriculture n’atteint pas les 10% du budget national. Une donnée qui contraste avec la déclaration de Maputo (Mozambique) qui fixait en 2003, l’allocation d’un minimum de 10% des budgets nationaux des Etats africains à l’agriculture ainsi que la réalisation d’un taux de croissance agricole annuelle de 6%.
Fort de ce constat et dans le but de renforcer la production alimentaire, d’améliorer la sécurité alimentaire, d’accroître les investissements dans les infrastructures rurales et agricoles, la Concertation nationale des organisations paysannes au Cameroun (Cnop-Cam) a organisé le 13 juin 2024 à Yaoundé une rencontre avec les ministériels sectoriels dédiés à l’agriculture. A savoir le ministère de l’Agriculture et du Développement rural ; le ministère de l’Elevage, de la Pêche et des Industries animales ; le ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières ainsi que le ministère des petites et moyennes Entreprises, de l’Economie sociale et de l’Artisanat.
Défis persistants
Les échanges ayant pour but d’établir un cadre de dialogue inclusif et une collaboration étroite entre les diverses parties prenantes pour relever les défis persistants en matière d’alimentation et de nutrition, les organisations paysannes ont égrené un chapelet long chapelet de facteurs ne favorisant pas l’essor de l’agriculture familiale. Il s’agit, entre autres, de l’absence d’une loi nationale d’orientation agricole, l’accaparement des terres par des agro-industries, le manque de subventions aux agriculteurs, insuffisance de fonds d’investissement dédiés aux femmes et aux jeunes, coût élevé des intrants et des produits locaux, absence de normes spécifiques des produits locaux, coût exorbitant de la certification, accès limité aux marchés régionaux, etc.
Face à ces récriminations, les représentants des différentes administrations sectorielles ont indiqué que le gouvernement met à la disposition des acteurs un document de stratégie de développement du secteur agricole. Des programmes d’accompagnement avec financement des agriculteurs sont mis en place. Seulement, les petits producteurs ne vont pas à la source de la bonne information ont-ils laissé entendre. Au-delà, des recommandations ont été formulées dont l’amélioration de l’application des lois foncières, le renforcement de l’innovation technologique, la mise en place d’un fonds climatique national, la mise en place d’un comité national pour la promotion de l’agriculture familiale, la valorisation des réussites des petits producteurs, etc.
Thierry Christophe Yamb