Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a récemment évoqué la possibilité de fermer les bases militaires françaises situées au Sénégal. Cette déclaration soulève des questions sur la légitimité de la présence militaire française plus de soixante ans après l’indépendance du pays.
Lors d’une conférence conjointe avec Jean-Luc Mélenchon, ancien député européen et fondateur de la France insoumise, Sonko a affirmé que la présence continue des bases militaires françaises était incompatible avec la souveraineté nationale et l’autonomie stratégique du Sénégal. Il a insisté sur la nécessité pour le Sénégal de contrôler pleinement son territoire sans la présence durable de troupes étrangères.
La déclaration de Sonko intervient dans un contexte de réflexion sur la souveraineté nationale et les relations post-coloniales entre l’Afrique et l’Europe. Depuis l’indépendance du Sénégal en 1960, les bases militaires françaises ont été maintenues, symbolisant des accords de défense bilatéraux. Cependant, la question de leur pertinence et de leur impact sur la souveraineté nationale est devenue de plus en plus pressante.
Ousmane Sonko a laissé entendre que le gouvernement sénégalais pourrait reconsidérer la présence de ces bases militaires après la récente élection présidentielle. Bien qu’il ait précisé que cela ne remettrait pas en cause les accords de défense, il a souligné que ces accords ne justifient pas l’occupation d’une partie significative de la région de Dakar par des garnisons étrangères.
Au cours de la même conférence, Sonko a critiqué l’attitude de Paris lors de la répression sous le régime de Macky Sall. Il a accusé le président français Emmanuel Macron de soutenir implicitement les actions répressives du gouvernement précédent, notamment lors de son propre emprisonnement et de l’empêchement de sa candidature présidentielle.
Les déclarations de Sonko pourraient avoir des répercussions importantes sur les relations franco-sénégalaises. Bien qu’il ait précisé que ses critiques ne visaient pas le peuple français, mais plutôt l’élite gouvernante actuelle, cette prise de position pourrait entraîner des discussions diplomatiques et des ajustements dans les accords bilatéraux existants.