Dans son premier message public depuis sa libération le 25 mars, Paul Rusesabagina, le héros du film “Hotel Rwanda” et farouche opposant au président rwandais Paul Kagame, a qualifié les Rwandais de “prisonniers dans leur propre pays”. Depuis son domicile à San Antonio, au Texas, Rusesabagina a exprimé sa gratitude envers les États-Unis pour son évasion inattendue d’une détention de plus de 900 jours, la qualifiant d’échappatoire à un “enfer”. Selon lui, le gouvernement rwandais est un régime autoritaire qui ne tolère aucune dissidence et nie les droits fondamentaux de ses citoyens.
Accusations de répression et de violations des droits humains
Paul Rusesabagina a accusé le gouvernement rwandais de pratiquer la répression à l’encontre de ses opposants. Il a dénoncé les enlèvements, les détentions arbitraires, la torture et les procès truqués visant ceux qui ne sont pas d’accord avec le régime en place. Bien qu’il ait échappé à une fin tragique, il a souligné qu’il était l’un des nombreux individus confrontés à de telles persécutions chaque année. Les défenseurs des droits humains condamnent régulièrement le Rwanda pour ses atteintes à la liberté d’expression et à l’opposition politique.
Un procès controversé et des irrégularités
Paul Rusesabagina, âgé de 69 ans, avait été rendu célèbre par le film “Hôtel Rwanda”, qui relate comment il a sauvé environ 1 200 personnes pendant le génocide des Tutsi en 1994. Sa libération en mars est intervenue après 939 jours de détention, suite à la commutation de sa peine de 25 ans de prison pour “terrorisme” par un décret présidentiel. Sa condamnation en septembre 2021 avait suscité une condamnation internationale, de nombreux observateurs qualifiant son procès d’imposture marquée d’irrégularités.
Le passé de l’opposant et les accusations portées contre lui
Bien que Paul Rusesabagina ait admis avoir participé à la fondation du Mouvement rwandais pour le changement démocratique (MRCD), dont le Front de libération nationale (FLN) est considéré comme le bras armé, il a toujours nié toute implication dans les attaques attribuées à cette organisation. Les autorités rwandaises l’ont jugé de février à juillet 2021, l’accusant notamment de terrorisme pour ces attaques qui ont fait neuf morts en 2018 et 2019. Les partisans de Rusesabagina estiment que son procès a été entaché d’irrégularités et qu’il a été ciblé en raison de son opposition politique au gouvernement en place.